A propos
d’un article flagorneur de Libération
sur Eliane Viennot
Classement : linguistique ; discours médiatique ; bêtise humaine ; snobisme linguistique
Ceci est
un complément à la page L'écriture
inclusive 1. le point médian, dans lequel je donne un
exemple d’usage inepte de ce nouveau signe typographique.
Référence
*Libération,
30 novembre 2017, page 29 : article de Florian Bardou, « Péril pour
immortel.le.s »
Présentation
Il s’agit d’un « Portrait » d’Eliane Viennot
« historienne féministe [qui] plaide, contre l’Académie, pour
l’apprentissage d’un français démasculinisé ».
Il y aurait beaucoup à dire sur Eliane Viennot, dont
l’article sur l’histoire des femmes dans le numéro de Marianne consacré à ce sujet il y a quelque temps était un ramassis
de sottises (voir la page Quand
Viennot fait de l'histoire).
A l’heure actuelle, la mère Viennot, qui revendique le
titre de « professeuse » (raison pour laquelle je lui donnerais bien celui
de « maîtresse Eliane » ; je l’imagine en effet volontiers en domina, vêtue de cuirs donnant libre
accès à la vision de ses belles
rondeurs), semble avoir trouvé une raison de survivre dans une propagande
frénétique pour l’orthographe inclusive.
Libération, toujours à la pointe de la bêtise moderniste,
n’est pas en reste, et encore moins le sieur Bardou Florian, qui se vautre dans
la lèchecutterie (c'est approprié) la plus éhontée.
Texte
Je cite
un passage de l’article :
« Est-ce de la modestie ? Depuis la parution de
son essai Non, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin ! cette prof à
la retraite de littérature de la Renaissance est pourtant l’un.e des partisan.ne.s
les plus infatigables des règles de grammaire non sexistes Pour défendre
« l’écriture inclusive », exagérément qualifiée de « péril
mortel » par les académicien.ne.s, elle court plateaux télé et
conférences, quitte à ne plus trop savoir où elle habite. Début novembre, avec
le soutien de 314 professeurs et professeuses – et non pas
« professeures » – elle a initié un manifeste pour l’enseignement de
l’accord de proximité »…
Analyse
1)
Pourquoi Bardou utilise-t-il le point médian pour « l’un.e des
partisan.ne.s » ? Puisqu’il s’agit de Viennot Eliane, il suffisait d’écrire « l’une des partisanes ».
2)
Pourquoi du reste n’écrit-il pas
« partisan.e.s » mais « partisan.ne.s » , donnant à
croire que le féminin de « partisan » est partisanne » et non
pas « partisane » ? Un peu plus bas, il écrit
« correctement » « les académicien.ne.s » (= « les
académiciens et académiciennes », le féminin prend bien ici deux
« n »)
3)
Pourquoi au contraire ne l’utilise-t-il pas pour « 314 professeurs et
professeuses » (> « 314 professeu.r.se.s ») ? Parce qu’il fallait
absolument mettre en évidence une marotte secondaire de Viennot, ce terme
particulièrement laid de « professeuse » (mettant, du fait qu’il s’agit d’un néologisme, bien en valeur une partie de l'anatomie humaine).
4)
Pourquoi n’utilise-t-il pas de point médian pour écrire « cette prof à la
retraite », alors qu’il aurait « évidemment » fallu écrire
« cette prof.e à la retraite » ou, du moins, « cette profe à la
retraite ».
Conclusion
Non
seulement le point médian est une ineptie, mais ses thuriféraires ne sont même
pas capables de l’utiliser correctement !
Il est
vrai que les journalistes de Libération ne brillent pas par la culture ;
il n’est pas étonnant que Bardou gratifie Viennot du titre de
« prof ».
Création : 4 décembre 2017
Mise à jour :
Révision :
Auteur : Jacques Richard
Blog : Les Malheurs de Sophisme
Page : 28. Libération et maîtresse Eliane (Viennot)
Lien : http://lesmalheursdesophisme.blogspot.fr/2017/12/liberation-et-maitresse-eliane-viennot.html
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