vendredi 23 octobre 2020

99. Le SNES et l'islamisme musulman

Quelques remarques sur les errances de la pensée de gauche et les sophismes qui leur sont associés


Classement : L'Europe entre l'islam et la modernité ; la gauche française entre islam et soumission




Références
*Laure Daussy, « Liberté d’expression », Charlie Hebdo n° 1474, 21 octobre 2020, page 4, citation de Sophie Vénétitay
* « Jean-Michel Blanquer lance le Grenelle de l’enseignement », France Info, mercredi 22 octobre 2020, 15 h 21, entretien avec Frédérique Rolet
 
Les auteurs
*Sophie Vénétitay : professeur de SES, actuellement secrétaire générale adjointe du SNES-FSU (Syndicat national de l'enseignement secondaire Fédération syndicale unifiée)
*Frédérique Rolet : professeur de Lettres, actuellement secrétaire générale du SNES-FSU
 
Contexte politique 
A la date du 23 octobre 2020, le contexte est le suivant :
*le procès des attentats de janvier 2015 contre Charlie Hebdo, l’Hyper Cashe et quelques autres personnes, est en cours ;
*il y a quelques semaines, un nouvel attentat a eu lieu contre Charlie Hebdo, mais l’agresseur s’étant présenté à une adresse obsolète, s’est attaqué à des deux personnes « totalement innocentes »  ;
*il y a quelque temps, Emmanuel Macron a prononcé un discours ciblant très explicitement le terrorisme islamiste, dénoncé (de façon pas nécessairement approprié) pour « séparatisme ».
*il y a une semaine (16 octobre), a eu lieu un attentat contre un professeur d’histoire-géographie de Conflans-Sainte-Honorine, Samuel Paty (1973-2020), qui a été assassiné et décapité par un adolescent tchétchène réfugié en France, suite à des vidéos délatrices mensongères postées par un parent d’élève hystérique et islamiste, assisté d’une crapule islamiste, Abdelhakim Sifrioui, opérant principalement à la mosquée de Pantin ; [ces deux salopards ont été incarcérés en préventive en attendant leur condamnation].
 
Textes
Texte 1 : Sophie Vénétitay (citée par Charlie Hebdo)
« L’école n’est pas imperméable à ce qui ce se passe dans la société. Ce qui se passe, c’est la conséquence des inégalités. C’est sur ça qu’il faut agir, plutôt que des instrumentalisations, comme parler de séparatisme. »
 
Texte 2 : Frédérique Rolet 
Interrogée par France Info sur la question de l’islamisme et des accusations portées contre certains « hommes de gauche », notamment à la France insoumise, d’être trop liés à l’islamisme (« islamo-gauchisme »), elle fait une réponse tout à fait curieuse, que je retranscris en partie de mémoire, ne disposant plus de l’accès au replay (je mets en gras ce dont je suis sûr).
 « Attention, ce sont des questions complexes. L’islamisme, il ne s’agit pas seulement d’imposer une volonté politique dans l’espace de la France républicaine ; l’islamisme, c’est pas forcément ça, c’est aussi toute une civilisation, toute une culture. »
 
Analyse et commentaires
Texte 1 : Sophie Vénétitay
A-t-elle vraiment dit « c’est sur ça que » au lieu de « c’est là-dessus que » ? Je mets ce point de côté, car la « pensée » de cette probable « femme de gauche » est assez inquiétante, mais un usage aussi lamentable de la langue française n’étonnerait pas de la part de quelqu'un qui raisonne comme un tambour crevé.
« Ce qui se passe », sauf erreur, c’est qu’un professeur a été exécuté par décapitation pratiquement dans l’exercice de son métier.
Est-ce vraiment une « conséquence des inégalités » ?
Cochez les réponses correctes (il y en a peut-être, pour une part) :
Des élèves ne réussissent pas à l’école ? Les inégalités !
Des élèves mettent le bazar dans les cours ? Les inégalités !
Des élèves sont insolents envers leurs professeurs ? Les inégalités !
Des élèves rayent les voitures des professeurs, voire crèvent les pneus ? Les inégalités.
Un jeune homme manifestement islamiste décapite un professeur qu’il ne connaît ni d’Eve, ni d’Adam, mais dont il sait parfaitement qu'il a gravement péché contre l'islam ? Les inégalités !
On vérifie ainsi la profondeur de la pensée de cette sous-cheffe du SNES.
Bien sûr, Mme Vénétitay en conclut qu’il ne faut surtout pas évoquer l’islamisme dans sa version terroriste, et condamne (de façon un peu allusive) le discours de Macron sur le sujet du « séparatisme ». 
Bravo, Sophie, bravo le SNES !
 
Texte 2 : Frédérique Rolet 
Mme Rolet, voulant expliquer ce qu’elle présente comme « complexe » (sous-entendu : tout ça c’est n’importe quoi, c’est de la simplification à outrance, moi je vais tout vous expliquer), commence, bizarrement, par « amalgamer » trois choses qui sont certes liées, mais qu’on doit faire l’effort de différencier : l’islamisme (un ensemble de mouvements politiques remontant au XXème siècle, dont les doctrines reposent sur l’utilisation politique de données interprétées dans un sens autoritaire, voire totalitaire, trouvées dans les corpus textuels musulmans tels qu'ils ont été manipulés par diverses autorités compétentes - ou pas), l’islam (la religion musulmane, ensemble de pratiques et de croyances) et la civilisation arabo-musulmane (monuments, ouvrages non religieux, œuvres d'art), estimant sans doute que le confusionnisme le plus débridé est un excellent moyen pédagogique (il faut reconnaître qu’entre les deux premiers éléments, la limite est floue, ce dont profitent les islamistes, qui prétendent qu’elle n’existe pas).
Dans ces conditions, si on suit la pensée de Mme Rolet, professeur de Lettres, on peut conclure que :
La mosquée de Cordoue, c’est l’œuvre des islamistes !
L’Alhambra de Grenade, c’est l’œuvre des islamistes !
La décapitation de Samuel Paty, c’est la pointe (acérée) de la civilisation arabo-musulmane !
Et elle en tire la conclusion implicite qu'il faut être très prudent sur des sujets aussi graves, et surtout ne pas parler de séparatisme ni de terrorisme islamiste.
Bravo, Frédérique ! Bravo, le SNES !
 
Il apparait clairement à travers les déclarations de ces deux irresponsables syndicales que la « gauche » a pour une large part effectué un virage inepte : autrefois, la gauche, c’était l’alliance des partis ouvriers et républicains pour la défense de la République (notamment à partir de l’affaire Dreyfus), puis pour le progrès social (Front populaire, Libération….).
Maintenant, la « gauche », c’est l’alliance des avatars vermoulus des partis « ouvriers » et de leurs satellites (la Ligue des Droits de l’Homme, l’UNEF, Libération, Mediapart, etc.), auxquels on peut « amalgamer » EELV, au moins canal Canfin, avec les islamistes « modérés » (cf. le duo comique « Plenel et Ramadan ») pour la défense inconditionnelle de la religion musulmane et de la présomption d’innocence de Frère Tariq, sous couvert de la « protection des musulmans », chose tout à fait nécessaire, mais qui revient aux autorités et doit être menée par elles sur le plan pratique, et non pas par des groupuscules anciennement révolutionnaires ou progressistes sur le plan idéologique, avec de considérables effets obscurantistes et démoralisateurs.
Remarque :l'expression « islamisme musulman » est évidemment absurde, elle fait écho à l'absurdité de l'énoncé de Mme Rolet.



Création : 23 octobre 2020
Mise à jour :
Révision : 7 novembre 2020
Auteur : Jacques Richard
Blog : Les Malheurs de Sophisme
Page : 99. Le SNES et l'islamisme musulman
Lien : https://lesmalheursdesophisme.blogspot.com/2020/10/le-snes-et-lislamisme-musulman.html