lundi 9 décembre 2019

74. La Révolution française et la violence selon Ludivine Bantigny

Quelques remarques sur les énoncés post-soixante-huitards d’une « historienne » née après 1968


Classement : Ludivine Bantigny ; pseudo-historienne




Référence
* « Ludivine Bantigny », Télérama n° 3647, 4 décembre 2019, page 6

L’auteur
Ludivine Bantigny, née en 1975, est normalienne, agrégée d’histoire, maître de conférences à l’université de Rouen et, surtout, révoltée.

Texte


Télérama n'hésite pas à mettre en valeur la phrase-choc (« le poids des mots ») de Bantigny : 


Conseil de lecture
Il est possible que l'interview contienne des propos encore plus percutants. Chacun peut se reporter au numéro référencé de Télérama pour le savoir.

Analyse
(Inutile)

Commentaire
C’est diablement intelligent tout cela !
On pourrait intituler l’article : « De la violence ? Et cassœur ! ».

Conclusion
Est-il légitime de comparer les « gens qui s'engagent avec le corps » et les sans-culottes de 1789 ?
Ceux de 1789 n’ont pas détruit la Bastille qu’ils avaient prise, mais ils ont mis la tête du gouverneur au bout d’une pique.
Ceux de 2019 ont pendu un mannequin de Macron au bout d’une perche et détruit des abribus, avant de prendre le bus pour rentrer à la maison.



Création : 9 décembre 2019
Mise à jour :
Révision :
Auteur : Jacques Richard
Blog : Les Malheurs de Sophisme
Page : 74. La Révolution française et la violence selon Ludivine Bantigny
Lien : https://lesmalheursdesophisme.blogspot.com/2019/12/la-revolution-francaise-et-la-violence.html








dimanche 8 décembre 2019

73. A bas les capitalistes !

Quelques remarques sur un tic de la sociologie médiatique d’obédience bourdieusienne


Classement :




Références
*France Culture, date ?, La Grande Table, entretien avec Bernard Lahire au sujet de son livre sur les inégalités dans l’enfance
*France Culture, samedi 26 octobre 2019, Journal de 8 h, interview d’une sociologue à propos des femmes Gilets jaunes

Texte
Dans la première émission, Lahire évoquait le cas d’une enfant de milieu « privilégié » qui avait « un grand capital narratif » (traduction : elle parle bien, elle a du vocabulaire)
Dans la seconde, c’est une chercheuse de l’IEP de Bordeaux qui parlait de certains Gilets jaunes comme de « gens qui n’ont pas un grand capital militant ».

Analyse
J’avais trouvé la formulation de Lahire assez inepte (sans remettre en question le fait que les enfants de milieux « privilégiés » soient plus à l’aise dans nombre de domaines de l’expression ; un bémol cependant: ils manient moins bien les insultes, on pourrait donc dire qu’ils ont un moins grand « capital injurieux »).
Mais parler de « capital militant », cela relève de l’intoxication massive au bourdieusisme primaire (c’est littéralement ne rien dire, mais avec une formule qui frappe).
Faudra-t-il lutter contre l’inégale répartition du « capital militant » ? Faut-il dénoncer les syndicalistes, qui accaparent indûment le « capital militant » ? Ce que font d'ailleurs volontiers les Gilets jaunes...

Commentaire
Il me semble que les concepts bourdieusiens de « capital culturel » ou de « capital scolaire » sont des métaphores, du reste pas complètement appropriées pour comprendre de quoi il retourne. Ces métaphores ne visent pas à comprendre, à approfondir l'analyse, mais à dénoncer et, au-delà, à prendre le contrôle du pouvoir dans une partie du « champ idéologique ».

Conclusion
Mais quand des gens appliquent (de façon très mécanique, on dirait que c’est la seule expression qui puisse leur venir à l'esprit) un concept inadéquat à n’importe quel sujet, cela devient tout simplement un concept ridicule (et ses utilisat-eur-rice-s des précieu-x-ses ridicules !).



Création : 8 décembre 2019
Mise à jour :
Révision : 31 août 2020
Auteur : Jacques Richard
Blog : Les Malheurs de Sophisme
Page : 73. À bas les capitalistes !
Lien : https://lesmalheursdesophisme.blogspot.com/2019/12/a-bas-les-capitalistes.html








samedi 7 décembre 2019

72. Deux et deux peuvent-ils faire cinq ?

Quelques remarques sur l’épistémologie du nombre


Classement : épistémologie ; mathématiques ; arithmétique




Illustration

Prise de vue : 13 février 2020 ; lieu : toilettes de la BU Lettres, Nantes

Analyse
Cet énoncé marque la différence, en ce qui concerne les mathématiques, entre la sphère du langage et la sphère des symboles réels.

Il serait tout à fait possible que « deux plus deux fassent cinq », soit « 2 + 2= 5 », dès lors que l’on aurait convenu que le nombre actuellement symbolisé à l’écrit par « 4 » (« quatre ») est désormais symbolisé par « 5 » (« cinq »).
En revanche, si on en vient aux symboles réels, et non plus linguistiques, il n’est pas possible (dans le cadre d’une conception « raisonnable » des choses) que, si « I » représente un objet quelconque, un jeton, bâtonnet, ou toute autre chose :
*« (I + I) + (I + I) = I + I + I + I + I »
Si on a convenu que
*(I + I) porte le nom  de « deux » et que son symbole écrit est « 2 »,
*(I + I +I + I) porte le nom de « quatre » et que son symbole linguistique est « 4 »,
on doit admettre que
*« 2 + 2 = 4 ».
Un régime totalitaire pourrait certes obliger les gens à admettre que « 2 + 2 = 5 » (« cinq ») (il suffirait d'admettre le changement de la convention usuelle), mais pas à voir que « (I + I + I + I) = (I + I +I + I + I + I) ».
Mais cette exigence (de changer de convention) est tellement dépourvue d'intérêt qu’aucun régime n’a essayé de l’imposer (pas plus que d’obliger à dire que le soleil se lève à l’ouest et se couche à l’est, en inversant les noms des points cardinaux).



Création : 7 décembre 2019
Mise à jour : 13 février 2020 (illustration)
Révision : 31 août 2020
Auteur : Jacques Richard
Blog : Les Malheurs de Sophisme
Page : 72. Deux et deux peuvent-ils faire cinq ?
Lien : https://lesmalheursdesophisme.blogspot.com/2019/12/deux-et-deux-peut-il-faire-cinq.html