mardi 26 mai 2020

94. Les journaleux 2. Amaia Cazenave et France Inter

Quelques remarques à propos d'un papier d’Amaia Cazenave sur France Inter


Classement : 



Références
*Amaia Cazenave, « Le déconfinement à Anglet », dans le Journal de 13 h, France Inter, samedi 23 mai 2020 (11ème minute du journal) (réécoutable pour le moment, lien)
*« "On sait qu'on prend des risques" : à Anglet, certains habitants bravent les interdictions pour faire un peu d'activité », sur le site de France Info (lien)

L’auteur
Amaia Cazenave est « journaliste sport » à Radio France (ntice sur le site de France Inter, lien), ancienne élève de l’ École de Journalisme et de Communication d'Aix-Marseille (promotion 2008-2010), à Radio France depuis août 2010, a travaillé simultanément pour L’Équipe, puis Le Parisien, puis Infosport, puis Eurosport-FR, (page Linkedin, lien)

Texte
Je reproduis ci-dessous le verbatim du sujet sur Anglet le samedi 23 mai 2020. J’ai mis en majuscule la déclaration gratinée proférée par une certaine « Nina » :
« Présentateur (Yves Decaens), [suite à un sujet sur le vaccin contre le coronavirus en cours d’activité]
« En attendant le vaccin, le respect des règles de sécurité sanitaires continue de s’imposer à tous, même s’il fait beau, que les activités de plein air sont autorisées,  mais  de façon individuelle et en gardant les distances, ce que ne permettent pas, rappelons-le, les sports collectifs.
Pourtant, en ce pont de l’Ascension, beaucoup ont cédé à la tentation et bravé les interdictions, comme ici à Anglet, sur la côte basque. Amaia Cazenave »
Amaia Cazenave
« Sur l’esplanade de la Barre, les barrières qui entouraient le City-Stade n’ont pas résisté bien longtemps à la fin du confinement. Le petit terrain en synthétique désormais accessible est pris d’assaut, notamment par Thomas et ses amis.
Thomas
« Je ne suis pas sorti une seule fois en 2 mois. Ça fait du bien de prendre l’air un peu… Je trouve ça  plus logique que de faire, je ne sais pas moi, un repas ou un apéro entre amis, enfermés dans un appartement. Ça je ne l’ai pas fait, mais je préfère venir faire un foot en plein air »
Amaia Cazenave
« À quelques mètres, une aire de musculation. L’accès y est interdit, mais là aussi les barrières de protection ont été déplacées. Jean Lou s’y entraîne tous les soirs.
Jean-Lou
« On a des masques, on a du gel pour les mains, etc… Après, on sait que, ouais , on sait qu’on fait quand même une connerie. »
Amaia Cazenave
« Nina, son épouse et son fils n’ont pas l’impression de prendre de risques, bien au contraire ! »
NINA
« CORONA ? QUEL CORONA ? AH, AH, AH, AH » [rire]. ON N’A PAS DU TOUT RESPECTÉ LE CONFINEMENT, ON A ÉTÉ DEHORS TOUS LES JOURS. ON A CONTINUÉ À VIVRE COMME SI DE RIEN N’ÉTAIT. MON SYSTÈME IMMUNITAIRE NE S’EST JAMAIS AUSSI BIEN PORTÉ » [le mot « jamais » prononcé avec insistance]
Amaia Cazenave
« Un petit frisson parcourt tout de même ces sportifs quand une voiture de police s’approche puis, finalement, repart sans réprimande ni contravention.
« Ils sont … compréhensifs  » nous dit un des jeunes pratiquants.
Yves Decaens
« En rappelant que les mesures de protection, c’est aussi pour les autres »

Analyse et commentaire
1) en ce qui concerne la dame « Nina »
Tour d’abord, cela vaut la peine de réécouter ce journal, afin notamment d’entendre le rire dont « Nina » a eu l’impudence d’accompagner sa proclamation de « braveuse d’interdits » (Ricanement ? Rire gras ? Un doute subsiste).
Si on se reporte à la page France Info, on constate qu’elle se prévaut d’une  « désobéissance civile » autoproclamée, mais c’est un bien grand mot pour l’imbécile qu’elle est.
Non seulement elle fait dans le négationnisme de l’épidémie, mais elle crache à la gueule de tous ceux qui ont eu la maladie, y compris ceux qui en sont morts. Mais « tout cela est très exagéré », bien sûr.
Notons l’affirmation selon laquelle « on a été dehors tous les jours. on a continué à vivre comme si de rien n’était » (elle parle manifestement de la période de grand confinement) ; en l’occurrence, durant cette période, il était tout à fait possible de rester dehors tout le temps : il suffisait de se faire des attestations successives valables d’heure en heure ; si on était contrôlé, on pouvait présenter la « bonne » attestation ; encore fallait-il ne pas se tromper, et je doute qu’une « Nina » ait été capable de ne pas se tromper. En revanche, elle est certainement assez con pour avoir été capable de faire des attestations multiples ! Mais je pense tout de même qu’il ne s’agit que des rodomontades d’une bonne femme qui profite de la présence d’un journaleux pour acquérir ses 5 minutes de gloriole. Je l’imagine très bien, ayant enregistré le sujet, et le diffusant devant ses « potes » et « potesses », ébaubis et jaloux : « Putain, Nina, c'est envoyé, ça ! Ah, ah, ah, ah ! » [Rires gras]
Cela dit, le problème n’est pas la psyché malade d’une prétendue « mère de famille », c’est le fait que cette déclaration ait été diffusée sur une chaîne de service public, et non pas sur une chaîne de désinformation (style Russia Today, voire pire).

2) en ce qui concerne Amaia Cazenave
J’aime beaucoup le ton « pédagogique », un peu mielleux, vis-à-vis de l’auditeur (assez caractéristique de France Inter et de Radio France en général) qu’utilise Mme Cazenave dans son sujet.
Mais comment n’a-t-elle pas perçu le caractère débile et scandaleux de la déclaration de la dame « Nina » ?
Notons que celle-ci contredit son mari, qui exprime des réserves sur ce qu’il fait (Est-il sincère ? Peu importe). Nina non ! Elle y va franco : « On n’a pas du tout respecté le confinement » Apparemment, elle aurait ajouté « on n’en avait rien à cirer », mais ce n’est tout de même pas passé sur l’antenne !
Donc Mme Cazenave avait tous les moyens de laisser de côté cette déclaration, elle ne peut pas arguer du « respect de la liberté d’expression », puisqu’elle a « censuré » d’autres parties des déclarations des « braveurs d’interdits ». Et non seulement elle l'a passé, mais elle n’a émis aucune réserve sur cette déclaration, au moins pour marquer une distance. Elle ne peut donc pas arguer du « souci pédagogique », l’idée « voyez ce qu’il ne faut pas penser ou dire » (« souci » qui de toute façon ne serait pas un bon argument)
Elle a donc laissé passer quelque chose qui est une insulte pour des gens que par ailleurs à 20 h, Fabienne Sintes prend soin de « faire applaudir » en direct sur l’antenne, à la fin de l’émission « Le téléphone sonne ».
C’est pourquoi je pense que Mme Amaia Cazenave appartient bien à l’ignoble con frérie des journaleux.

3) en ce qui concerne France Inter
J’ai l’impression qu’Yves Decaens n’avait pas entendu le sujet au préalable : d’où, je pense, sa déclaration finale, grâce à laquelle il essaie de rétablir un certain équilibre et de rattraper la bourde d’Amaia. Effectivement, « Nina » ne pense manifestement qu’à elle-même ; elle se fout complètement d’être, elle, à l’origine de la contamination de quelqu'un d’autre. « Mon système immunitaire ne s’est jamais aussi bien porté. » C’est cela, oui ! (Sûrement une groupie de Raoult).
Donc, ou bien quelqu'un d’autre (rédacteur en chef ?) l’a entendu et a laissé passer ; ou bien personne ne l’a entendu, et il y aurait une responsabilité par négligence.
En tout cas, y’a quèquechose qui cloche là-d'dans et il est à craindre que la rédaction de France Inter appartienne aussi à l’ignoble con frérie des journaleux.



Création : 26 mai 2020
Mise à jour :
Révision :
Auteur : Jacques Richard
Blog : Les Malheurs de Sophisme
Page : 94. Les jounaleux 2. Amaia Cazenave et France Inter
Lien : https://lesmalheursdesophisme.blogspot.com/2020/05/les-jounaleux-2-amaia-cazenave-et.html







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