Quelques remarques à propos d'un papier d’Amaia Cazenave sur France Inter
Classement :
Références
*Amaia Cazenave, « Le déconfinement à Anglet »,
dans le Journal de 13 h, France
Inter, samedi 23 mai 2020 (11ème minute du journal) (réécoutable
pour le moment, lien)
*« "On sait qu'on
prend des risques" : à Anglet, certains habitants bravent les
interdictions pour faire un peu d'activité », sur le site de France Info
(lien)
L’auteur
Amaia Cazenave est « journaliste sport » à Radio
France (ntice sur le site de France Inter, lien), ancienne élève de l’ École
de Journalisme et de Communication d'Aix-Marseille (promotion 2008-2010), à
Radio France depuis août 2010, a travaillé simultanément pour L’Équipe, puis Le
Parisien, puis Infosport, puis Eurosport-FR, (page Linkedin, lien)
Texte
Je
reproduis ci-dessous le verbatim du sujet sur Anglet le samedi 23 mai 2020.
J’ai mis en majuscule la déclaration gratinée proférée par une certaine
« Nina » :
« Présentateur (Yves Decaens), [suite à un sujet
sur le vaccin contre le coronavirus en cours d’activité]
« En
attendant le vaccin, le respect des règles de sécurité sanitaires continue de
s’imposer à tous, même s’il fait beau, que les activités de plein air sont
autorisées, mais de façon individuelle et en gardant les
distances, ce que ne permettent pas, rappelons-le, les sports collectifs.
Pourtant,
en ce pont de l’Ascension, beaucoup ont cédé à la tentation et bravé les
interdictions, comme ici à Anglet, sur la côte basque. Amaia Cazenave »
Amaia Cazenave
« Sur
l’esplanade de la Barre, les barrières qui entouraient le City-Stade n’ont pas
résisté bien longtemps à la fin du confinement. Le petit terrain en synthétique
désormais accessible est pris d’assaut, notamment par Thomas et ses amis.
Thomas
« Je
ne suis pas sorti une seule fois en 2 mois. Ça fait du bien de prendre l’air un
peu… Je trouve ça plus logique que de
faire, je ne sais pas moi, un repas
ou un apéro entre amis, enfermés dans un appartement. Ça je ne l’ai pas fait,
mais je préfère venir faire un foot en plein air »
Amaia Cazenave
« À
quelques mètres, une aire de musculation. L’accès y est interdit, mais là aussi
les barrières de protection ont été déplacées. Jean Lou s’y entraîne tous les soirs.
Jean-Lou
« On
a des masques, on a du gel pour les mains, etc… Après, on sait que, ouais , on
sait qu’on fait quand même une connerie. »
Amaia Cazenave
« Nina,
son épouse et son fils n’ont pas l’impression de prendre de risques, bien au
contraire ! »
NINA
« CORONA ?
QUEL CORONA ? AH, AH, AH, AH » [rire]. ON N’A PAS DU TOUT
RESPECTÉ LE CONFINEMENT, ON A ÉTÉ DEHORS TOUS LES JOURS. ON A CONTINUÉ À VIVRE
COMME SI DE RIEN N’ÉTAIT. MON SYSTÈME IMMUNITAIRE NE S’EST JAMAIS AUSSI BIEN PORTÉ »
[le mot « jamais » prononcé avec insistance]
Amaia Cazenave
« Un
petit frisson parcourt tout de même ces sportifs quand une voiture de police
s’approche puis, finalement, repart sans réprimande ni contravention.
« Ils
sont … compréhensifs » nous dit un des jeunes pratiquants.
Yves Decaens
« En
rappelant que les mesures de protection, c’est aussi pour les autres »
Analyse
et commentaire
1) en ce qui concerne la dame « Nina »
Tour d’abord, cela vaut la peine de réécouter ce journal,
afin notamment d’entendre le rire dont « Nina » a eu l’impudence
d’accompagner sa proclamation de « braveuse d’interdits »
(Ricanement ? Rire gras ? Un doute subsiste).
Si on se reporte à la page France Info, on constate qu’elle
se prévaut d’une « désobéissance
civile » autoproclamée, mais c’est un bien grand mot pour l’imbécile
qu’elle est.
Non seulement elle fait dans le négationnisme de
l’épidémie, mais elle crache à la gueule de tous ceux qui ont eu la maladie, y
compris ceux qui en sont morts. Mais « tout cela est très exagéré »,
bien sûr.
Notons l’affirmation selon laquelle « on a été
dehors tous les jours. on a continué à vivre comme si de rien n’était »
(elle parle manifestement de la période de grand confinement) ; en
l’occurrence, durant cette période, il était tout à fait possible de rester
dehors tout le temps : il suffisait de se faire des attestations successives valables
d’heure en heure ; si on était contrôlé, on pouvait présenter la
« bonne » attestation ; encore fallait-il ne pas se tromper, et
je doute qu’une « Nina » ait été capable de
ne pas se tromper. En revanche, elle est certainement assez con pour avoir été
capable de faire des attestations multiples ! Mais je pense tout de même
qu’il ne s’agit que des rodomontades d’une bonne femme qui profite de la
présence d’un journaleux pour acquérir ses 5 minutes de gloriole. Je l’imagine
très bien, ayant enregistré le sujet, et le diffusant devant ses
« potes » et « potesses », ébaubis et jaloux : « Putain, Nina, c'est envoyé, ça ! Ah, ah, ah, ah ! » [Rires gras]
Cela dit, le problème n’est pas la psyché malade d’une
prétendue « mère de famille », c’est le fait que cette déclaration
ait été diffusée sur une chaîne de service public, et non pas sur une chaîne de
désinformation (style Russia Today, voire pire).
2) en ce qui concerne Amaia Cazenave
J’aime beaucoup le ton « pédagogique », un peu
mielleux, vis-à-vis de l’auditeur (assez caractéristique de France Inter et de
Radio France en général) qu’utilise Mme Cazenave dans son sujet.
Mais comment n’a-t-elle pas perçu le caractère débile et
scandaleux de la déclaration de la dame « Nina » ?
Notons que celle-ci contredit son mari, qui exprime des
réserves sur ce qu’il fait (Est-il sincère ? Peu importe). Nina non !
Elle y va franco : « On n’a pas du tout respecté le
confinement » Apparemment, elle aurait ajouté « on n’en avait rien à
cirer », mais ce n’est tout de même pas passé sur l’antenne !
Donc Mme Cazenave avait tous les moyens de laisser de côté cette
déclaration, elle ne peut pas arguer du « respect de la liberté
d’expression », puisqu’elle a « censuré » d’autres parties des
déclarations des « braveurs d’interdits ». Et non seulement elle l'a passé, mais elle n’a
émis aucune réserve sur cette déclaration, au moins pour marquer une distance.
Elle ne peut donc pas arguer du « souci pédagogique », l’idée
« voyez ce qu’il ne faut pas penser ou dire » (« souci »
qui de toute façon ne serait pas un bon argument)
Elle a donc laissé passer quelque chose qui est une insulte
pour des gens que par ailleurs à 20 h, Fabienne Sintes prend soin de
« faire applaudir » en direct sur l’antenne, à la fin de l’émission
« Le téléphone sonne ».
C’est pourquoi je pense que Mme Amaia Cazenave appartient
bien à l’ignoble con frérie des journaleux.
3) en ce qui concerne France Inter
J’ai l’impression qu’Yves Decaens n’avait pas entendu le
sujet au préalable : d’où, je pense, sa déclaration finale, grâce à laquelle il essaie de
rétablir un certain équilibre et de rattraper la bourde d’Amaia. Effectivement,
« Nina » ne pense manifestement qu’à elle-même ; elle se fout
complètement d’être, elle, à l’origine de la contamination de quelqu'un
d’autre. « Mon système immunitaire ne s’est jamais aussi bien
porté. » C’est cela, oui ! (Sûrement une groupie de Raoult).
Donc, ou bien quelqu'un d’autre (rédacteur en chef ?)
l’a entendu et a laissé passer ; ou bien personne ne l’a entendu, et il
y aurait une responsabilité par négligence.
En tout cas, y’a quèquechose qui cloche là-d'dans et il est
à craindre que la rédaction de France Inter appartienne aussi à l’ignoble con
frérie des journaleux.
Création : 26 mai 2020
Mise à jour :
Révision :
Auteur : Jacques Richard
Blog : Les Malheurs de Sophisme
Page : 94. Les jounaleux 2. Amaia Cazenave et France Inter
Lien : https://lesmalheursdesophisme.blogspot.com/2020/05/les-jounaleux-2-amaia-cazenave-et.html