dimanche 17 mars 2019

57. Sur le relativisme 2. L'épistémologie de Karl Popper à Donald Trump

Quelques remarques à propos d’un ouvrage sur les « faits alternatifs »


Classement : épistémologie




Référence
*Arnaud Esquerre,, Le vertige des faits alternatifs Conversation avec Régis Meyran, Paris, Textuel, 2018

Les auteurs
*Régis Meyran
« Régis Meyran est anthropologue (docteur EHESS) et chercheur associé au LIRCES (Université de Nice - Sophia Antipolis). Il s'occupe de la collection "Conversations pour demain" chez Textuel et collabore aux magazines Sciences Humaines et Pour la Science. Il a publié notamment "Claude Lévi-Strauss, un regard neuf sur l'autre" ("Les génies de la Science", 2009); "Le Mythe de l'identité nationale" (Berg, 2009) et (avec Valéry Rasplus) "Les pièges de l'identité culturelle" (Berg, 2014). » (lien)

*Arnaud Esquerre
« Chargé de recherche CNRS HDR Discipline : Sociologie
Les travaux d’Arnaud Esquerre se déploient en suivant trois axes de recherche. Le premier axe porte sur les déplacements de l’État contemporain, mettant l’accent sur le rapport au psychisme (à travers la question de la « manipulation mentale » associée aux groupes qualifiés de « sectes »), et sur le rapport au corps (l’angle choisi portant sur les corps morts). Suivant un deuxième axe, Arnaud Esquerre explore ce que l’on considère en général comme des « croyances », en s’attachant à étudier différentes formes d’énoncés, tels que les prédictions de fin du monde, les prédictions astrologiques, les récits rapportant des événements extraterrestres. Un troisième axe prend comme objet les variations de richesse : soit qu’il s’agisse d’enrichissement à la fois des choses et des personnes, au sein d’une économie dite « de l’enrichissement » qui exploite le passé, soit qu’il s’agisse du jeu d’argent. » (lien)

Texte
La lecture de la préface, due à la plume de Meyran, augure plutôt mal du traitement du sujet.
Je reproduis un extrait de cette préface (pages 8 et 9).
En gras : passage soulignés par moi.
« Nous sommes dans une période où, à côté de ces « faits alternatifs », fleurissent rumeurs et théories du complot en tous genre, qui contestent les vérités établies par les autorités "légitimes" : ainsi, sur Internet, 500 000 personnes ont visionné une vidéo expliquant en français que la Terre est plate… Entre faits alternatifs, fake news et théories du complot, l’idée de vérité est en crise – certains parlent même de « post-vérité ». Voilà le sujet que le sociologue Arnaud Esquerre prend ici à bras-le-corps. Le modèle classique de la vérité, imprégné de positivisme, qu’on trouvait chez le philosophe Karl Popper, expliquait qu’il n’existe qu’une seule vérité, inatteignable, en parfaite adéquation avec le réel. La tâche de la science était alors de s’en approcher, par sauts successifs, de plus en plus près. Si déjà Thomas Kuhn, dans les années 1960, critiquait une telle conception et proposait un modèle dans lequel chaque période historique, marquée par un paradigme, possède sa propre vérité, nous nous en sommes encore plus éloignés aujourd'hui. La science a pris ses distances vis-à-vis d’une conception unique et absolue de la vérité, comme en témoigne le nombre de controverses scientifiques où s’affrontent désormais chercheurs, experts et citoyens (OGM, nucléaire, gaz de schiste…). Certes, à côté de cela, un autre modèle de vérité a toujours cours, celui qui se pratique dans les procès judiciaires ou les enquêtes policières et où une enquête minutieuse tend à faire émerger un récit qui soit en adéquation avec les faits. Mais, dans la conversation qu’on va lire, on va se rendre compte que le doute qui affecte la vérité touche largement l’espace médiatique. Il s’agit alors de placer les "faits alternatifs" dans ce tableau plus général, et c’est ce que fait Arnaud Esquerre, de façon inattendue. »

Analyse et commentaire
Oui, tout à fait inattendue, car ce « tableau général » ressemble à un gloubi-boulga relativiste dans l’ensemble duquel il parait difficile de placer quoi que ce soit.
A) La crise de l'idée de vérité 
Pour quelle raison est-ce que « l'idée de vérité est en crise » ? Parce qu’elle se trouverait prise en étau « entre faits alternatifs, fake news et théories du complot ». 
Autrefois, les philosophes pensaient que « la science » (la vérité scientifique) était en crise parce que par exemple, Einstein avait proposé la théorie de la relativité restreinte, puis celle de la relativité générale ; ou parce que Heisenberg avait constaté qu’on ne pouvait pas connaitre en même temps la position et la vitesse d’une particule ; sans parler du chat de Schrödinger ! 
Maintenant, il suffit que Bonnet, Alain, dit « Soral », voie la main du Mossad dans les attentats de 2015 ! Que Trump, Donald, affirme qu’une foule clairsemée est « la plus grande jamais réunie pour l’intronisation d’un président des Ztats-Zunis » ! Que des gens consultent des sites affirmant la platitude de la Terre (on pourrait imaginer que Meyran dénonce cette addiction à une erreur, mais les guillemets dans la formule « autorités "légitimes" » » laissent planer un doute. Bon, il est anthropologue, il n’est pas tenu d’avoir des compétences en cosmologie, même élémentaire).

Meyran propose ensuite ce qu’on pourrait appeler « une brève histoire de l’épistémologie de Karl Popper à Donald Trump ».
Ce point et les suivants seront examinés dans une page à venir.

B) De la conception classique de la vérité scientifique à la crise de la vérité dans le monde actuel
A venir



Création : 17 mars 2019
Mise à jour :
Révision :
Auteur : Jacques Richard
Blog : Les Malheurs de Sophisme
Page : 57. Sur le relativisme 2. L'épistémologie de Karl Popper à Donald Trump
Lien : https://lesmalheursdesophisme.blogspot.com/2019/03/sur-le-relativisme-2.html








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