Quelques
remarques sur l’idéologie de la concurrence
Classement : économie
Texte
Il y a quelques années, le groupe Leclerc (je crois, ou un autre groupe de la grande distribution), voulant s’introduire sur le marché de la distribution de carburants sur les autoroutes, avait diffusé la photographie d’un panneau annonçant les prix dans les quatre ou cinq stations à venir. Les prix étaient égaux (ou peut-être affichaient une différence d’un centime seulement). Commentaire (de la pub') : regardez, il n’y a pas de concurrence sur les autoroutes.
Analyse
Il y a quelques années, le groupe Leclerc (je crois, ou un autre groupe de la grande distribution), voulant s’introduire sur le marché de la distribution de carburants sur les autoroutes, avait diffusé la photographie d’un panneau annonçant les prix dans les quatre ou cinq stations à venir. Les prix étaient égaux (ou peut-être affichaient une différence d’un centime seulement). Commentaire (de la pub') : regardez, il n’y a pas de concurrence sur les autoroutes.
Analyse
Cette publicité « informative » accusait de fait
les intéressés d’entente sur les prix, mais je ne sais pas s’il y a eu des
suites judiciaires. En l’occurrence, cette accusation était inepte en l’état
(sur la base de cette seule « documentation ») : en toute
logique concurrentielle, pour un produit aussi standardisé que les carburants,
il semble tout à fait possible qu’il n’y ait aucune différence de prix. Ce panneau
affichant des prix identiques ne prouvait qu’il y avait entente (sans que cette possibilité soit exclue) ; il est parfaitement possible
que le prix affiché ait été le « prix concurrentiel » indépassable à ce
moment (car garantissant une marge minimale).
Sinon, on aboutit à l’idée qu’il doit toujours y avoir un
prix « plus bas », chose impossible à réaliser en pratique, car la seule limite théorique dans ce cas serait un prix égal à zéro (en réalité, une seule entreprise survivrait, son gérant crevant de faim, mais ayant réussi à tenir le coup le plus longtemps que les autres, à un niveau de prix supérieur à zéro, et la concurrence aurait disparu).
Conclusion
Conclusion
L’idéologie sous-jacente à cette publicité (qui ne
correspond évidemment pas à la pratique de l’entreprise auteur, qui réalise des
bénéfices), l’idée que la concurrence permet d’avoir des prix « toujours
plus bas », et donc que les prix doivent toujours « être (devenir) plus bas », est profondément inepte ; mais elle imprègne gravement la
pensée économique vulgarisée, au nom de « l’intérêt du consommateur » :
c’est ainsi que certains considèrent comme nécessaire (Le Monde, par exemple, repaire sinistre de la « pensée »
néolibérale, naguère le boucher, aujourd'hui le parmentier) d’importer des vêtements chinois, car sinon, « Comment les
pauvres pourraient-ils s’habiller ? » : sans tenir compte du
fait que ces importations sont un facteur d’appauvrissement, du
fait du chômage généré dans le secteur textile.
Cette idéologie exprime parfaitement l’obscénité de l’économie
actuelle (une modalité extrémiste du système capitaliste) et la bêtise de ses thuriféraires.
Création : 24 février 2019
Mise à jour :
Révision : 19 octobre 2019
Auteur : Jacques Richard
Blog : Les Malheurs de Sophisme
Page : 55. L'idéologie de la concurrence et la bêtise
Lien : https://lesmalheursdesophisme.blogspot.com/2019/02/lideologie-de-la-concurrence.html
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