Classement : épistémologie ; cosmologie
*Jean-Luc Eluard, « Pourquoi les Australiens n’ont
pas la tête en bas ? »,Sud-Ouest Mag, 12 janvier 2019, page 43
L'auteur
L'auteur
Jean-Luc
Eluard est titulaire d’une maîtrise de Langues étrangères appliquées (LEA) et d’un DUT de journalisme ; il est
pigiste (ou : free-lance ?) pour diverses publications, dont Sud-Ouest, ainsi que pour Cap Sciences
(Centre de Culture Scientifique, Technique & Industrielle de Bordeaux et
Nouvelle-Aquitaine)
Sources : notice Cap Sciences (lien) ; notice du Club de la presse de Bordeaux (lien)
Il n'a donc pas, à la base, de formation scientifique particulière.
Il n'a donc pas, à la base, de formation scientifique particulière.
Texte
« Ce problème d’hémisphère
Sud la tête en bas est typiquement le genre de questions que l’on se pose étant
gamin… et que l’on laisse tomber une fois adulte en se disant « Ben, c’est
comme ça ». Trop facile ! L’explication est là : au niveau
planétaire, il n’y a ni haut ni bas. Ce n’est que de la pure convention. Dans
l’espace, il n’y a ni haut ni bas et il en va de même pour la Terre. Il suffit
pour s’en convaincre de considérer les spationautes : en apesanteur, ils
dorment ou mangent indifféremment sur le « sol » ou le « plafond »
de la station spatiale. La Terre étant suspendue dans l’espace comme tout autre
objet de même nature, on peut dire qu’elle n’a ni sol ni plafond. De fait, le
nord en haut et le sud en bas, c’est une invention purement formelle. »
Commentaire
Il me semble que l’auteur ne fournit pas une explication très
convaincante du problème posé au départ : « Pourquoi les
Australiens n’ont pas la tête en bas ? ».
La question se pose en fait par rapport à un schéma de la
terre sous la forme d’un cercle sur une feuille de papier orientée conventionnellement (marge à gauche par exemple) : un individu A représenté sur ce cercle au niveau du
45° parallèle Nord (en France) et un individu B représenté au niveau
du 45° parallèle Sud (en Nouvelle-Zélande) sont manifestement « symétriques »
(ils ont la tête dans des directions opposées).
Une interprétation sommaire (puérile si on veut) conduit à
dire que B a la « tête vers le bas et les pieds vers le haut ». Cela n'est
exact que par rapport à la convention selon laquelle la feuille de
papier a un « sens » et que le « haut » est là où j’ai
placé A. Il est évident que si je retourne la feuille de 180°, c’est A qui a maintenant « la
tête en bas ».
Jean-Luc Eluard affirme que c’est parce que la notion de « haut »
et de « bas » n’ont pas de sens dans l’espace, notamment dans les
situations d’apesanteur. Cette idée est tout à fait correcte, mais elle ne suffit
pas à rendre correctement compte de la situation de A et de B sur la Terre.
Cette situation est déterminée localement par le fait que, sur la Terre, il n’y a pas d’apesanteur, que s’y exerce la « force
gravitationnelle » (le fait qu’un corps tombe vers le centre de la Terre
(donc, en pratique, vers le sol) avec une accélération donnée*). On peut donc dire que sur la
Terre (et sur tout corps suffisamment massif pour exercer une attraction
gravitationnelle) le « bas » indique la direction de la chute et le « haut »
la direction inverse.
Selon cette définition, l’individu A (en France) a les
pieds vers le bas (vers le centre de la Terre, donc sur le sol), mais c’est aussi le cas de l’individu
B (en Nouvelle-Zélande).
Note
*L'accélération d'un corps tombant vers le centre de la Terre est, dans les conditions idéales, notamment en l'absence d'atmosphère, de presque 9,81 mètres par seconde par seconde (9,806 65 m/s²) : la vitesse d'un corps libéré sans vitesse est, au bout d'une seconde de chute, de 9,81 mètres par seconde, au bout de deux secondes, elle est de 19,62 mètres par seconde, etc.), ceci étant valable aussi bien pour une plume (dans le vide bien sûr) que pour un kilo de plomb ou une tonne de bananes...
Note
*L'accélération d'un corps tombant vers le centre de la Terre est, dans les conditions idéales, notamment en l'absence d'atmosphère, de presque 9,81 mètres par seconde par seconde (9,806 65 m/s²) : la vitesse d'un corps libéré sans vitesse est, au bout d'une seconde de chute, de 9,81 mètres par seconde, au bout de deux secondes, elle est de 19,62 mètres par seconde, etc.), ceci étant valable aussi bien pour une plume (dans le vide bien sûr) que pour un kilo de plomb ou une tonne de bananes...
Création : 20 janvier 2019
Mise à jour : 24 janvier 2019
Révision :
Auteur : Jacques Richard
Blog : Les Malheurs de Sophisme
Page : 52. Le haut, le bas et les Antipodes
Lien : https://lesmalheursdesophisme.blogspot.com/2019/01/le-haut-le-bas-et-les-antipodes.html
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