Classement :
*« Qu’est-ce
que la méthode de Singapour ? », Sciences et Avenir, n° 854, avril
2018, page 112
Présentation
Cet article a pour objet de mettre en valeur Singapour autrement
que sur le plan de l’esclavage au travail (humour) et de déprécier parallèlement les performances éducatives de la France.
Rhétorique
« [ce]
pays, la république de Singapour, caracole
en tête des classements internationaux en mathématiques. »
« il
occupe notamment la première place du
podium au fameux test Pisa, là où
les collégiens français se hissent
péniblement au niveau de la moyenne mondiale. »
On voit le genre. Très scientifique, tout ça !
En particulier, je ne vois pas pourquoi le niveau de la
moyenne mondiale est considéré de façon dépréciative (« se hissent
péniblement »).
Une
erreur conceptuelle
L’auteur de l’article cite une personnalité du monde
pédagogique, Rémi Brissiaud, qui, dans le même esprit (« La France, c’est
nul ») énonce une sottise caractérisée : « Demandez à un petit
enfant de poser 4 jetons sur une table. Il les sortira un par un, en annonçant
un, deux, trois, quatre, […]. Puis demandez-lui d’en poser 5. Un enfant qui a
appris les maths par "comptage-numérotage", comme le recommande la
version française, sera incapable de savoir qu’il suffit de rajouter un jeton
supplémentaire pour arriver à 5. Il remettra tous les jetons dans le paquet et
recommencera à ânonner "un, deux, trois, quatre, cinq" ».
Analyse
Je n'insiste pas sur le passage d’« annoncer » à
« ânonner », qui est aussi des plus scientifiques.
Mais surtout Rémi Brissiaud se moque du monde.
Si la consigne est « Maintenant, pose 5 jetons sur la table », il est logique que l’enfant recommence à zéro et sorte 5 jetons du sac puis les pose sur la table !
Si la consigne est « Maintenant, pose 5 jetons sur la table », il est logique que l’enfant recommence à zéro et sorte 5 jetons du sac puis les pose sur la table !
Ce que Brissiaud considère comme la « bonne
solution » (la solution « singapourienne »), c’est la réponse à
la consigne : « Maintenant qu’il y a 4 jetons sur la table, comment
feras-tu pour qu’il y en ait 5 ? »
Confronté à cette consigne-ci, il n’est pas impossible du tout
que l’écolier français (tout stupide qu’il soit) pense (ou dise, ou annonce, ou
ânnone) simplement « quatre, cinq » et pose le jeton supplémentaire
sur la table.
Quand on
fait de la pédagogie, la moindre des choses est d’ajuster les demandes et les
réponses attendues !
Conclusion
Marrants, ces universitaires (Brissiaud est
« chercheur en science cognitive à l’université de Pontoise ») qui
s’emmêlent les pinceaux avec un cas des plus simples.
Je ne remets pas en question pour autant l’intérêt éventuel
de la méthode utilisée à Singapour pour enseigner les mathématiques, mais en
faire la promotion de façon aussi inepte, c’est le pompon !
Création : 20 juin 2018
Mise à jour :
Révision :
Auteur : Jacques Richard
Blog : Les Malheurs de Sophisme
Page : 39. Sciences et avenir des mathématiques
Lien : http://lesmalheursdesophisme.blogspot.com/2018/06/sciences-et-avenir-des-mathematiques.html
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