jeudi 24 mai 2018

36. Critique de l'islamophobophobie

A propos du discours d’une islamophile sur la prétendue islamophobie


Classement : islam ; « islamophobie »




Référence
*Nikola Tietze, « Critique de l’islamophobie », dans Michel Wieworka et alii, Antiracistes, Paris, Robert Laffont, 2017, pages 153-162

L’auteur
Selon le site de l’EHESS (lien), « Nikola Tietze est chercheur associée au CADIS et collaboratrice scientifique au Hamburger Institut für Sozialforschung depuis 2000 (Thèse en co-tutelle EHESS/CADIS Paris et Philipps Universität Marburg en 1999). ».
Pas « chercheuse », ni « chercheresse » ?

Texte
Je reproduis le début de l’article :
« L’islamophobie, un symptôme occidental basé sur la stigmatisation et la peur d’une religion
L’islamophobie désigne un rejet, une haine des institutions religieuses de l’islam, du dogme religieux et de la pratique religieuse. Par ailleurs, l’utilisation de ce terme caractérise en général également le rejet des musulmans en tant que personnes. Dans ce cas, le discours islamophobe est souvent construit sur des amalgames entre le terrorisme et la pratique religieuse quotidienne »..

Analyse
Ainsi, l’islamophobie serait à la fois
*le rejet de l’islam
*la haine de l’islam
*le « rejet des musulmans en tant que personnes » [« en tant que musulmans » serait plus logique, mais passons].
Il serait le résultat à la fois :
*de la stigmatisation de l’islam
*de la peur de l’islam
*d’amalgames entre le terrorisme et l’islam.
Pour Madame Tietze, le « rejet », c’est la même chose que la « haine » ; il me semble pourtant qu’on peut refuser l’instauration des « institutions religieuses de l’islam » (charia, etc.), tant à titre collectif que personnel, donc les « rejeter », sans avoir besoin les « haïr »*. Par contre, il ne fait pas de doute qu’il y a des gens qui haïssent l’islam et les musulmans ; ce n’est pas la même chose (« Pas d’amalgame ! »).
Il me semble aussi que l’« islamophobie » pourrait certes résulter de la « peur de l’islam », mais que la « stigmatisation » de cette religion serait plutôt un résultat de l’ « islamophobie ».

Conclusion
Les cinq premières lignes de ce pensum indiquent très clairement qu’elle écrit n’importe quoi, ce qui est logique, du reste, puisque le concept d’ « islamophobie » relève du grand n’importe quoi intellectuel (mais c’est tellement « inclusif » !).
Noter aussi les marques d'indétermination (« en général », « souvent »).

Notes
*Haïr : curieux, cette utilisation galvaudée du concept de « haine » par les islamophobophobes, comme Plenel (« ils ont beau me haïr, ils ne m’apprendront pas la haine ») et les signataires de l’appel des 130 (« une couverture haineuse et diffamatoire », « la haine ne peut être excusée par l’humour »). En l’occurrence, la une de Charlie Hebdo sur la moustache à Plenel n’indiquait pas la moindre « haine », mais la volonté claire et nette de ridiculiser son propriétaire.
*islamophobophobie : le fait d’être obsédé par la soi-disant islamophobie des gens qui ont de l’islam une opinion différente et de les condamner sous ce prétexte fallacieux

Suite du texte
« La différence entre ces deux significations est certes faible, mais il est important de considérer ces deux aspects afin de mieux saisir les implications sociales de l’islamophobie et les problèmes que l’utilisation du terme pose pour dénoncer le racisme.
Le mot « islamophobie » met l’accent sur les peurs de ceux qui rejettent l’islam comme système religieux et les musulmans. A travers ces peurs, le discours islamophobe construit un groupe musulman homogène. Il gomme la pluralité des pratiques religieuses et les façons de se dire musulman. Pourtant il existe de nombreuses façons d’être musulman ou de se comprendre soi-même comme musulman.
Au niveau international, dans des institutions comme l’ONU ou le Conseil de l’Europe, le terme « islamophobie » est utilisé pour dénoncer non seulement le rejet du monde musulman, mais également le revers de ce rejet – la construction d’une culture européenne essentiellement basée sur le christianisme. Dans le cadre de déclaration, d’évaluation d’action publique ou de financement de programmes éducatifs, ces institutions critiquent, à l’aide de l’utilisation du terme, l’idée que deux mondes de cultures religieuses opposées et incompatibles existent.
Néanmoins, en dénonçant l’islamophobie ou en analysant les rapports sociaux racistes en termes d’islamophobie, nous risquons de reproduire la construction des mondes homogènes et antagonistes et de réduire des discriminations et des stigmatisations à des troubles psychologiques de ceux qui les réalisent. Cela revient, entre autres, à oublier les victimes de pratiques antimusulmanes dans les pays européens, comme la France ou l’Allemagne. »

Analyse et commentaire
Mme Tietze n’arrive décidément  pas à mettre au clair la signification du mot « islamophobie ».
En revanche, ce qui est clair, c'est que les islamophobophobes (dont elle fait manifestement partie) utilisent l’accusation d’islamophobie à tort et à travers. Ils n’ont donc pas besoin d’une définition claire, au contraire : définition qui exigerait d'abord de séparer catégoriquement ce qui est pensé de l'islam (religion musulmane) et ce qui est pensé au sujet des musulmans ; et de distinguer catégoriquement ce qui relève de la « haine » de ce qui relève de la « peur » ou de la « méfiance ». 
En ce qui concerne les musulmans, il y en a de sympathiques, mais il y en a aussi d'antipathiques, voire de haïssables. 
En ce qui concerne l'islam (que certains adeptes, que l'on peut appeler islamistes, voudraient voir devenir une nouvelle religion dominante), il n'y a pas lieu de le traiter de façon différente du catholicisme (ancienne religion dominante en France) : il doit se soumettre. 
Du reste, certains catholiques et même certains protestants (Baubérot par exemple), mécontents que la religion en général soit à leur avis trop « privatisée » en France, se mettent à la remorque des exigences islamistes en espérant que leur propre chapelle en profitera (dans le cadre d'un statut de dhimmis, sans doute !).
Mais il est étonnant que des gens « de gauche » fassent la même chose, choisissant au nom du soutien aux « plus démunis »  (dans la lignée de Todd, par exemple), de soutenir l'islam contre la laïcité, ou plutôt, dans l'islam, les positions réactionnaires (Frères musulmans et autres activistes) au détriment des positions laïques. Ce sont ces islamistophiles soi-disant de gauche qui utilisent de façon perverse le terme d'« islamophobie », de concert avec leur amis les islamistes (voir l'amitié qui s'était établie entre Plenel et Ramadan), qui eux sont parfaitement conséquents. 
Face à cette « Sainte Alliance », il faut donc être un islamistophobe conséquent.



Création : 24 mai 2018
Mise à jour : 10 juillet 2019 (création du concept d'isllamistophobie)
Révision :
Auteur : Jacques Richard
Blog : Les Malheurs de Sophisme
Page : 36. Critique de l'islamophobophobie
Lien : http://lesmalheursdesophisme.blogspot.fr/2018/05/critique-de-lislamophobophobie.html








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