Quelques
remarques à propos d’une scène du film The
Party
Classement : économie
Une scène du film de Sally Potter, The Party, décrit une altercation entre un professeur d’université plutôt
âgé et mal en point et un jeune trader en forme mais plus ou moins déjanté. Le
professeur évoque le caractère malsain du métier du trader ; celui-ci
réagit assez véhémentement, accusant le professeur de gagner lui aussi de
l’argent, donc de participer à la corruption qu’il dénonce verbalement.
Cette idée que l’argent gagné par les traders est ni plus
ni moins sale ou propre que celui gagné par d’autres personnes est-elle exacte ?
Dès lors bien sûr que l’on accepte le principe de la monnaie. Les traders sont-ils
des travailleurs comme les autres ?
Comment
un professeur d’université est-il rémunéré ?
Le circuit de l’argent gagné par un professeur d’université
est clair : pour faire simple, dans le cas de la France, l’Etat prélève
des impôts et rémunère grâce à eux les professeurs d’université (entre autres) ;
en échange de cette rémunération, le professeur fournit un travail reconnu socialement.
Comment
un travailleur de l’industrie automobile est-il rémunéré ?
Un circuit plus complexe apparaît dans d’autres secteurs,
par exemple l’industrie automobile (ou toute autre industrie). La rémunération
des travailleurs d’une entreprise de l’industrie automobile n’est pas assurée
par l’Etat, mais par le résultat de la vente des produits de l’entreprise.
La production automobile nécessite un certain nombre d’intrants (matières premières, énergie, usure des machines (amortissement), coût d’occupation de l’espace, coût d’organisation de l’espace de façon appropriée à l’activité, etc.) ; à ces intrants, les travailleurs de l’industrie automobile (catégorie incluant les cadres et gestionnaires) ajoutent par une série de transformations des matières premières une « valeur ajoutée » qui, si elle est correctement transformée en argent par la vente d’une quantité suffisante d’automobiles, permet 1) la rémunération de l’ensemble des agents participant au processus, 2) le paiement des impôts dus par l’entreprise, et 3) s’il reste quelque chose, la rémunération des gens qui ont fourni le capital, c'est-à-dire l’argent nécessaire au départ de l’entreprise ou à son extension (actionnaires).
Parmi les travailleurs, les dirigeants ont des niveaux de rémunération considérables (soit sous forme de salaire, soit sous forme d’octroi d’action), de l’ordre de celles des traders : mais la source de leur rémunération n’en est pas moins parfaitement claire. Ainsi que la source de la rémunération des actionnaires (toujours la valeur ajoutée par les travailleurs). En revanche, il peut y avoir une certaine obscurité en ce qui concerne la légitimation de ces rémunérations, mais c'est un autre sujet.
La production automobile nécessite un certain nombre d’intrants (matières premières, énergie, usure des machines (amortissement), coût d’occupation de l’espace, coût d’organisation de l’espace de façon appropriée à l’activité, etc.) ; à ces intrants, les travailleurs de l’industrie automobile (catégorie incluant les cadres et gestionnaires) ajoutent par une série de transformations des matières premières une « valeur ajoutée » qui, si elle est correctement transformée en argent par la vente d’une quantité suffisante d’automobiles, permet 1) la rémunération de l’ensemble des agents participant au processus, 2) le paiement des impôts dus par l’entreprise, et 3) s’il reste quelque chose, la rémunération des gens qui ont fourni le capital, c'est-à-dire l’argent nécessaire au départ de l’entreprise ou à son extension (actionnaires).
Parmi les travailleurs, les dirigeants ont des niveaux de rémunération considérables (soit sous forme de salaire, soit sous forme d’octroi d’action), de l’ordre de celles des traders : mais la source de leur rémunération n’en est pas moins parfaitement claire. Ainsi que la source de la rémunération des actionnaires (toujours la valeur ajoutée par les travailleurs). En revanche, il peut y avoir une certaine obscurité en ce qui concerne la légitimation de ces rémunérations, mais c'est un autre sujet.
Comment
les traders sont-ils rémunérés ?
Puisqu’ils
ne sont pas rémunérés par l’Etat, ils le sont certainement grâce à une « valeur
ajoutée », la valeur que par leur travail, ils ajoutent aux intrants
nécessaires à leur activité.
Conclusion
La
question qu'il faut poser est donc la suivante : Quelle valeur ajoutée est
produite par un trader ?
Mais aussi, pour clarifier : Quels sont les intrants de l'activité d'un trader ? Quelles transformations un trader fait-il subir à quelles matières premières ?
Ce n’est
pas évident. Une autre page sera sans doute nécessaire pour analyser ce problème.
Création : 19 octobre 2017
Mise à jour :
Révision : 24 février 2019
Auteur : Jacques Richard
Blog : Les Malheurs de Sophisme
Page : 21. Le trader et le professeur
Lien : http://lesmalheursdesophisme.blogspot.fr/2017/10/le-trader-et-le-professeur.html