Quelques remarques sur les interventions médiatiques et académiques de la dame SOUMAHORO
Classement : sommités intellectuelles d'époque ; décononialisme
Ceci est la suite de la page Le dossier SOUMAHORO Pièce n° 4 (DDDD/1-S/4, dans laquelle je présente le document « Interrogatoire de la dame SOUMAHORO, Maboula, par MOHAMED, Warda » ; de nombreux sujets y sont évoqués : biographie, études, carrière, racisme, post-colonialité ; vie politique ; histoire ; etc.
On trouvera ci-dessous des citations relatives à la biographie de SOUMAHORO, telle que celle-ci la présente. Ces citations sont classées dans un ordre chronologique par rapport à sa biographie et non dans l’ordre d’apparition dans l’interrogatoire.
Citations relatives à la biographie de SOUMAHORO, Maboula
« Mes parents étaient arrivés de Côte-d’Ivoire à la fin des années 60 pour étudier et travailler. J’ai grandi en France avec mes 6 frères et sœurs et j’ai fini par voyager aux États-Unis. »
« Mon père a étudié en France, avec des étudiants africains, mais je n’ai pas grandi avec lui. »
« J’étais Africaine, Dioula*, un groupe ethnique d’Afrique de l’Ouest, musulmane mais ça n’avait pas de rapport avec la France. »
« On devait rentrer au pays avec une éducation à la française »
« J’ai grandi dans une génération pour qui il était question de retourner en Côte-d’Ivoire et finalement, j’ai 43 ans et je suis toujours là. Même ma mère est encore là. »
« Un jour j’ai mangé du chou-fleur à la cantine et je ne savais pas ce que c’était, pareil pour le goûter avec du Nutella. Ce n’était pas notre vie. Ce qui est différent devient attirant et n’a jamais rien à voir avec toi et ton intimité, c’est comme si tout ce qui était dehors était mieux. En plus on était pauvres… »
« J’ai étudié beaucoup de langues, latin, grec, russe, allemand »
« L’anglais était ma passion et j’avais eu 18 au Bac dans cette matière à l’écrit et à l’oral. »
« À quel âge et pourquoi êtes-vous allée aux États-Unis ?
La première fois à 15 ans, pour des vacances. […] J’avais de la famille là-bas, on n’avait pas d’argent mais j’arrivais à me payer mes billets d’avion. »
« J’ai rencontré mon mentor aux États-Unis, un Nigérian, en 1999. »
« Je voulais étudier, être prof à la fac »
« il y a 2-3 ans, quand j’étais dans le Vermont, j’ai commencé à écrire [Le Triangle et l’hexagone]. »
Notes
*Dioula : le mot se réfère à un groupe linguistique mandingue localisé autour de la ville de Kong dans le nord de la Côte d'Ivoire, et à un groupe social caractérisé par la pratique du commerce (en relation avec les marchands musulmans arabo-berbères), depuis une époque assez ancienne (XI° siècle) et de la religion musulmane.
Commentaires
Les énoncés ne sont pas toujours clairs.
Par exemple, SOUMAHORO glisse discrètement sur la situation de son père (« je n’ai pas grandi avec lui »). Sans doute ne veut-elle pas accabler un Africain et immigré, alors que son discours est sous-tendu par une certaine hostilité à la France, comme on le voit déjà dans certaines phrases.
Les considérations sur le chou-fleur et sur le Nutella auraient aussi gagné à être développées, ainsi que celles sur les moyens d'acheter des billets d'avion quand « on n'a pas d'argent », quand « on est pauvres » (je me permets de signaler, en tant que Blanc privilégié, que j'ai fait mon premier voyage en avion seulement à l'âge de 30 ans, alors que je travaillais depuis 7 ans).
Création : 20 janvier 2021
Mise à jour :
Révision :
Auteur : Jacques Richard
Blog : Les Malheurs de Sophisme
Page : 118. Le dossier SOUMAHORO Pièce n° 4 : éléments biographiques
Lien : https://lesmalheursdesophisme.blogspot.com/2021/01/soumahoro-piece-4-biographie.html