mercredi 20 juin 2018

39. Sciences et avenir des mathématiques

A propos d’une ineptie conceptuelle concernant l’enseignement des mathématiques, proférée dans Sciences et Avenir par un universitaire, Rémi Brissiaud


Classement :


*« Qu’est-ce que la méthode de Singapour ? », Sciences et Avenir, n° 854, avril 2018, page 112

Présentation
Cet article a pour objet de mettre en valeur Singapour autrement que sur le plan de l’esclavage au travail (humour) et de déprécier parallèlement les performances éducatives de la France.

Rhétorique
« [ce] pays, la république de Singapour, caracole en tête des classements internationaux en mathématiques. »
« il occupe notamment la première place du podium au fameux test Pisa, là où les collégiens français se hissent péniblement au niveau de la moyenne mondiale. »
On voit le genre. Très scientifique, tout ça !
En particulier, je ne vois pas pourquoi le niveau de la moyenne mondiale est considéré de façon dépréciative (« se hissent péniblement »).

Une erreur conceptuelle
L’auteur de l’article cite une personnalité du monde pédagogique, Rémi Brissiaud, qui, dans le même esprit (« La France, c’est nul ») énonce une sottise caractérisée : « Demandez à un petit enfant de poser 4 jetons sur une table. Il les sortira un par un, en annonçant un, deux, trois, quatre, […]. Puis demandez-lui d’en poser 5. Un enfant qui a appris les maths par "comptage-numérotage", comme le recommande la version française, sera incapable de savoir qu’il suffit de rajouter un jeton supplémentaire pour arriver à 5. Il remettra tous les jetons dans le paquet et recommencera à ânonner "un, deux, trois, quatre, cinq" ».

Analyse
Je n'insiste pas sur le passage d’« annoncer » à « ânonner », qui est aussi des plus scientifiques.
Mais surtout Rémi Brissiaud se moque du monde. 
Si la consigne est « Maintenant, pose 5 jetons sur la table », il est logique que l’enfant recommence à zéro et sorte 5 jetons du sac puis les pose sur la table !
Ce que Brissiaud considère comme la « bonne solution » (la solution « singapourienne »), c’est la réponse à la consigne : « Maintenant qu’il y a 4 jetons sur la table, comment feras-tu pour qu’il y en ait 5 ? »
Confronté à cette consigne-ci, il n’est pas impossible du tout que l’écolier français (tout stupide qu’il soit) pense (ou dise, ou annonce, ou ânnone) simplement « quatre, cinq » et pose le jeton supplémentaire sur la table.
Quand on fait de la pédagogie, la moindre des choses est d’ajuster les demandes et les réponses attendues !

Conclusion
Marrants, ces universitaires (Brissiaud est « chercheur en science cognitive à l’université de Pontoise ») qui s’emmêlent les pinceaux avec un cas des plus simples.
Je ne remets pas en question pour autant l’intérêt éventuel de la méthode utilisée à Singapour pour enseigner les mathématiques, mais en faire la promotion de façon aussi inepte, c’est le pompon !



Création : 20 juin 2018
Mise à jour :
Révision :
Auteur : Jacques Richard
Blog : Les Malheurs de Sophisme
Page : 39. Sciences et avenir des mathématiques
Lien : http://lesmalheursdesophisme.blogspot.com/2018/06/sciences-et-avenir-des-mathematiques.html








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