mercredi 20 juin 2018

40. La tribune de Kamel Daoud : résumé

Quelques remarques à propos d’une tribune de Kamel Daoud sur les événements de Cologne et de la polémique qui en est résulté


Classement : islam ; islamisme ; critique de l'islam





Introduction
Fin janvier 2016, une tribune de l’écrivain algérien, consacrée aux événements de Cologne (31 décembre 2015-1° janvier 2016). Ces événements font l’objet d’une polémique, en France comme en Allemagne et dans d’autres pays ; la tribune de Kamel Daoud (algérien laïc vivant et écrivant en Algérie) va faire l’objet d’une polémique spécifique, à travers la réponse, parue quelques jours après, de plusieurs intellectuels qui l’accusent entre autres d’islamophobie,.
Après avoir reproduit le texte de Kamel Daoud, j’en fais ci-dessous le résumé en utilisant quelques citations particulièrement importantes.

Référence
*Kamel Daoud, « Cologne, lieu de fantasmes », Le Monde, 31 janvier 2016, disponible en ligne (lien)

Résumé du texte
1) Introduction
2) les événements de Cologne selon les fantasmes xénophobes occidentaux
3) les événements de Cologne selon les fantasmes angéliques occidentaux
4) l’importance de leur culture pour les réfugiés et les immigrés
5) la femme dans la culture musulmane, notamment pour les islamistes
5), le corps de la femme dans le monde musulman
7) la liberté de la femme occidentale telle qu’elle est perçue par les hommes venus du monde musulman
8) le sexe dans le monde musulman, notamment islamiste
9) Conclusion

Résumé avec citations
1) Introduction
« Que s’est-il passé à Cologne la nuit de la Saint-Sylvestre ? On peine à le savoir avec exactitude en lisant les comptes rendus, mais on sait – au moins – ce qui s’est passé dans les têtes [des agresseurs et surtout des Occidentaux]. »

2) les événements de Cologne selon les fantasmes xénophobes occidentaux
« Des immigrés accueillis s’attaquent à « nos » femmes, les agressent et les violent. / Cela correspond à l’idée que la droite et l’extrême droite ont toujours construite dans les discours contre l’accueil des réfugiés. Ces derniers sont assimilés aux agresseurs, même si l’on ne le sait pas encore avec certitude. »

3) les événements de Cologne selon les fantasmes angéliques occidentaux
 « L’accueil du réfugié […] pèche en Occident par une surdose de naïveté : on voit, dans le réfugié, son statut, pas sa culture ; il est la victime qui recueille la projection de l’Occidental ou son sentiment de devoir humaniste ou de culpabilité »

4) l’importance de leur culture pour les réfugiés et les immigrés
« En Occident, le réfugié ou l’immigré sauvera son corps mais ne va pas négocier sa culture avec autant de facilité, et cela, on l’oublie avec dédain. Sa culture est ce qui lui reste face au déracinement et au choc des nouvelles terres. Le rapport à la femme, fondamental pour la modernité de l’Occident, lui restera parfois incompréhensible pendant longtemps lorsqu’on parle de l’homme lambda.
Il va donc en négocier les termes par peur, par compromis ou par volonté de garder « sa culture », mais cela changera très, très lentement. Il suffit de rien, du retour du grégaire ou d’un échec affectif pour que cela revienne avec la douleur. Les adoptions collectives ont ceci de naïf qu’elles se limitent à la bureaucratie et se dédouanent par la charité.
Le réfugié est-il donc « sauvage » ? Non. Juste différent, et il ne suffit pas d’accueillir en donnant des papiers et un foyer collectif pour s’acquitter. Il faut offrir l’asile au corps mais aussi convaincre l’âme de changer. L’Autre vient de ce vaste univers douloureux et affreux que sont la misère sexuelle dans le monde arabo-musulman, le rapport malade à la femme, au corps et au désir. L’accueillir n’est pas le guérir.  »

5) la femme et la vie dans la culture musulmane, notamment islamiste
« Le rapport à la femme est le nœud gordien, le second dans le monde d’Allah. La femme est niée, refusée, tuée, voilée, enfermée ou possédée. Cela dénote un rapport trouble à l’imaginaire, au désir de vivre, à la création et à la liberté. La femme est le reflet de la vie que l’on ne veut pas admettre. Elle est l’incarnation du désir nécessaire et est donc coupable d’un crime affreux : la vie.
C’est une conviction partagée qui devient très visible chez l’islamiste par exemple. L’islamiste n’aime pas la vie. Pour lui, il s’agit d’une perte de temps avant l’éternité, d’une tentation, d’une fécondation inutile, d’un éloignement de Dieu et du ciel et d’un retard sur le rendez-vous de l’éternité. La vie est le produit d’une désobéissance et cette désobéissance est le produit d’une femme.
L’islamiste en veut à celle qui donne la vie, perpétue l’épreuve et qui l’a éloigné du paradis par un murmure malsain et qui incarne la distance entre lui et Dieu. La femme étant donneuse de vie et la vie étant perte de temps, la femme devient la perte de l’âme. L’islamiste est tout aussi angoissé par la femme parce qu’elle lui rappelle son corps à elle et son corps à lui. »

5), le corps de la femme dans le monde musulman
« Ecrit il y a quelques années à propos de la femme dans le monde dit arabe : « A qui appartient le corps d’une femme ? A sa nation, sa famille, son mari, son frère aîné, son quartier, les enfants de son quartier, son père et à l’Etat, la rue, ses ancêtres, sa culture nationale, ses interdits. A tous et à tout le monde, sauf à elle-même. Le corps de la femme est le lieu où elle perd sa possession et son identité. Dans son corps, la femme erre en invitée, soumise à la loi qui la possède et la dépossède d’elle-même, gardienne des valeurs des autres que les autres ne veulent pas endosser par [pour] leurs corps à eux. Le corps de la femme est son fardeau qu’elle porte sur son dos. Elle doit y défendre les frontières de tous, sauf les siennes. Elle joue l’honneur de tous, sauf le sien qui n’est pas à elle. […] » »
Ces phrases sont clairement données comme une citation, mais l’auteur n’indique pas de qui elle est (peut-être de lui-même ?).

7) la liberté de la femme occidentale telle qu’elle est perçue par les hommes venus du monde musulman
« L’Occident est vu à travers le corps de la femme : la liberté de la femme est vue à travers la catégorie religieuse de la licence ou de la « vertu ». Le corps de la femme est vu non comme le lieu même de la liberté essentielle comme valeur en Occident, mais comme une décadence : on veut alors le réduire à la possession, ou au crime à « voiler ».
La liberté de la femme en Occident n’est pas vue comme la raison de sa suprématie mais comme un caprice de son culte de la liberté. A Cologne, l’Occident (celui de bonne foi) réagit parce qu’on a touché à « l’essence » de sa modernité, là où l’agresseur n’a vu qu’un divertissement, un excès d’une nuit de fête et d’alcool peut-être. »

8) le sexe dans le monde musulman, notamment islamiste
Le sexe est la plus grande misère dans le « monde d’Allah ». A tel point qu’il a donné naissance à ce porno-islamisme dont font discours les prêcheurs islamistes pour recruter leurs « fidèles » : descriptions d’un paradis plus proche du bordel que de la récompense pour gens pieux, fantasme des vierges pour les kamikazes, chasse aux corps dans les espaces publics, puritanisme des dictatures, voile et burka.
L’islamisme est un attentat contre le désir. Et ce désir ira, parfois, exploser en terre d’Occident, là où la liberté est si insolente. Car « chez nous », il n’a d’issue qu’après la mort et le jugement dernier. Un sursis qui fabrique du vivant un zombie, ou un kamikaze qui rêve de confondre la mort et l’orgasme, ou un frustré qui rêve d’aller en Europe pour échapper, dans l’errance, au piège social de sa lâcheté : je veux connaître une femme mais je refuse que ma sœur connaisse l’amour avec un homme. »

8) Conclusion
« Cologne est-il le signe qu’il faut fermer les portes ou fermer les yeux ? Ni l’une ni l’autre solution. Fermer les portes conduira, un jour ou l’autre, à tirer par les fenêtres, et cela est un crime contre l’humanité.
Mais fermer les yeux sur le long travail d’accueil et d’aide, et ce que cela signifie comme travail sur soi et sur les autres, est aussi un angélisme qui va tuer. Les réfugiés et les immigrés ne sont pas réductibles à la minorité d’une délinquance, mais cela pose le problème des « valeurs » à partager, à imposer, à défendre et à faire comprendre. »

A venir
*Texte de la tribune contre Kamel Daoud
*Analyse de la tribune contre Kamel Daoud
*Présentation des auteurs de la tribune contre Kamel Daoud



Création : 20 juin 2018
Mise à jour :
Révision :
Auteur : Jacques Richard
Blog : Les Malheurs de Sophisme
Page : 40. La tribune de Kamel Daoud : résumé
Lien : http://lesmalheursdesophisme.blogspot.com/2018/06/la-tribune-de-kamel-daoud-resume.html








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