lundi 30 novembre 2020

106. Le dossier SOUMAHORO : Pièce n° 3 (DDDD/1-S/3)

Quelques remarques sur les interventions médiatiques et académiques de la dame SOUMAHORO


Classement : sommités intellectuelles d'époque ; décononialisme




DDDD
Direction de la défense du deuxième degré
2, rue de l’Escalier-à-une-marche
06 Menton

Officier traitant : RJ (DDDD/06)

DOSSIER n° 1 : SOUMAHORO, Maboula (alias : Docteur Maboula)
Sexe : féminin
Née le : 3 février 1976
À : Paris
Nationalités : française ; ivoirienne
Études supérieures : anglais (Créteil, Jussieu, Columbia)
Emploi actuel : maître de conférences, Université de Tours
Grades universitaires : licence ; master ; doctorat (2008 ; Université de Tours)
Autres diplômes : CAPES d’anglais
Caractéristiques psychologiques : arrogante ; dominatrice et sûre d’elle-même ; de mauvaise foi ; certaine d’incarner la Justice ; méprise ses contradicteurs
Caractéristiques idéologiques : néo-antiracisme ; racialisme ; afroféminisme ; décononialisme ; indigénisme ; intersectionnalisme ; autres « –ismes » encore à déterminer.

Pièce n° 3
Référence du témoignage:
*Christian Eboulé, « À travers son histoire, Maboula Soumahoro questionne l’identité noire et le racisme en France », TV5 Monde (lien), 28 juin 2020 (lien)

Présentation :
Christian Eboulé est journaliste à TV5 Monde. L’article est une recension du livre de Maboula SOUMAHORO, Le Triangle et l’hexagone.

Témoignage concernant la dame SOUMAHORO, Maboula
Extraits de l’article

Sa situation actuelle 
« Maboula Soumahoro, docteure en civilisations du monde anglophone et spécialiste en études africaines-américaines et de la diaspora noire/africaine » 
« l’autrice, Maboula Soumahoro, aujourd’hui maîtresse de conférences à l’université de Tours et présidente de l’association Black History Month– dédiée à la célébration de l’histoire et des cultures noires » 

L’épreuve du racisme français 
« Née à Paris, de parents originaires de Côte d’Ivoire, arrivés en France dans les années 1960, à la recherche d’une vie meilleure, Maboula Soumahoro est très tôt confrontée aux stéréotypes raciaux et coloniaux. Durant toute son enfance, ses nom et prénom sont en effet perçus comme exotiques. En dioula nous dit-elle, la langue de ses parents, son prénom Maboula signifie : « celle qui ouvre la voie », « celle qui montre le chemin ». 
En France cependant, le poids de l’héritage colonial, conscient et inconscient, incite certains à la renvoyer systématiquement à ses origines africaines, à l’y assigner, notamment en raison de son corps noir et de ce « fameux » prénom. Ce dernier ne présente-t-il pas une ressemblance sonore avec le mot bamboula, qui, depuis le début du 20e siècle, s’est de surcroît transformé en insulte raciste ? 
Or, comme le rappelle la linguiste Marie Treps dans son ouvrage intitulé Maudits mots, la fabrique des insultes racistes, paru aux éditions TohuBohu, bamboula est issu de « ka-mombulon », qui signifie tambour dans les langues sara et bola parlées en Guinée Bissau.
Mais aujourd’hui encore, dans l’inconscient postcolonial français, bamboula renvoie surtout à l’idée que les Noir.e.s sont de grands enfants qu’il faut civiliser. « A moi seule, écrit Maboula Soumahoro, j’incarnais de manière concrète et tangible l’Afrique et l’être-noir, la négritude, la noirceur. » Comme si l'écrivain et psychiatre français Frantz Fanon n’avait jamais existé; lui qui, en 1952, dans son très célèbre Peau noire, masques blancs, appelait déjà à la désaliénation des Noirs et des Blancs. »

Des études brillantes, malgré les brimades subies dans l’université en France 
« Revenant sur sa trajectoire, Maboula Soumahoro affirme qu’elle a grandi pauvre, elle parle même d’extrême précarité, au sein d’une famille nombreuse. Cela ne l’a cependant pas empêchée de poursuivre de brillantes études, grâce notamment à des bourses. Et comme pour de nombreuses familles immigrées, la sienne a une foi inébranlable en l’ascension sociale. 
Après des études d’anglais et une maîtrise en civilisation du monde anglophone, Maboula Soumahoro se rend à New York, aux Etats-Unis, afin d’y étudier l’histoire des minorités et l’impérialisme britannique. Et ô surprise, là-bas, elle se définit comme française, sans que cela ne suscite ni doute, ni interrogation. Alors qu’en France, elle doit toujours s’expliquer, voire se justifier. »
« alors que tout se passe bien à la City University of New York, le retour en France et la validation de son DEA, diplôme d’études approfondies, est beaucoup plus difficile. Consacré au nationalisme noir, celui qui prône notamment le séparatisme racial, le mémoire de DEA de Maboula Soumahoro est retoqué. Ses travaux sont considérés comme racistes, et elle est perçue comme une victime consentante du « communautarisme » américain. 
Contrainte de quitter cette université parisienne pour un établissement de province, Maboula Soumahoro sera confrontée aux mêmes difficultés. Elle écrit à ce sujet : « Il me fallait cependant supporter en silence les remarques à la fois récurrentes et pesantes liées à mes origines si lisibles sur mon corps. »
Malgré toutes ces embûches, Maboula Soumahoro est allée au bout de ses études supérieures. Et après avoir hésité à rester aux États-Unis, elle revient s’installer définitivement en France à l’été 2009. Un retour au pays natal qui coïncidait alors avec l’obtention, toujours très difficile, d’un poste de maîtresse de conférences. »

Analyse de l'officier traitant
On a affaire à un texte de style plus ou moins hagiographique, dont le point de vue est aligné sur celui de l’auteur du livre, sans la moindre distance ni trace d’humour (pourtant, certaines notations prêtent au moins à sourire). Par ailleurs, la biographie de SOUMAHORO qu’il retrace présente plusieurs lacunes sur lesquels EBOULE n’insiste pas.
                                                                                                                Signature : RJ.

Notes
*Black History Month : à venir



Création : 30 novembre 2020
Mise à jour :
Révision :
Auteur : Jacques Richard
Blog : Les Malheurs de Sophisme
Page : 118. Le dossier SOUMAHORO Pièce n° 3 (DDDD/1-S/3)
Lien : https://lesmalheursdesophisme.blogspot.com/2020/11/le-dossier-soumahoro-piece-n-3-dddd1-s3.html







vendredi 27 novembre 2020

105. Le dossier SOUMAHORO : Pièce n° 2 (DDDD/1-S/2)

Quelques remarques sur les interventions médiatiques et académiques de la dame SOUMAHORO


Classement : sommités intellectuelles d'époque ; décononialisme




DDDD
Direction de la défense du deuxième degré
2, rue de l’Escalier-à-une-marche
06 Menton

Officier traitant : RJ (DDDD/06)

DOSSIER n° 1 : SOUMAHORO, Maboula (alias : Docteur Maboula)
Sexe : féminin
Née le : 3 février 1976
À : Paris
Nationalités : française ; ivoirienne
Études supérieures : anglais (Créteil, Jussieu, Columbia)
Emploi actuel : maître de conférences, Université de Tours
Grades universitaires : licence ; master ; doctorat (2008 ; Université de Tours)
Autres diplômes : CAPES d’anglais
Caractéristiques psychologiques : arrogante ; dominatrice et sûre d’elle-même ; de mauvaise foi ; certaine d’incarner la Justice ; méprise ses contradicteurs
Caractéristiques idéologiques : néo-antiracisme ; racialisme ; afroféminisme ; décononialisme ; indigénisme ; intersectionnalisme ; autres « –ismes » encore à déterminer.

Pièce n° 2
Référence du témoignage :
*« Médias, espace public : la liberté d’expression est-elle menacée ? », France Culture, Signes des temps, 24 novembre 2019 (lien)

Présentation :
Il s’agit de l’émission de Marc Weitzmann, le dimanche à 13 h 45. Le thème portait sur la cancel culture. Les invités étaient principalement Pierre JOURDE et Maboula SOUMAHORO, Hadrien MATHOUX (Marianne) et Céline PIQUES (« Osez le féminisme ! »). 
Sur la page Internet de l’émission, la dame SOUMAHORO est présentée comme « angliciste, maîtresse de conférence à l’Université de Tours, chercheuse en french diaspora studies » (ce que signifie French diaspora studies, France Culture ne jugeait pas utile de le préciser).

Témoignage concernant la dame SOUMAHORO, Maboula
Une page de ce blog est consacrée à cette émission. Elle est intitulée 
Docteur Maboula et Mister Jourde (lien).

Analyse de l'officier traitant (qui est aussi le témoin !)
Il s’agit d’un compte-rendu de l’émission, volontairement agrémenté d’éléments facétieux, dont le but est clairement de se moquer de la dame SOUMAHORO, à commencer par le surnom qui lui est attribué : « Docteur MABOULA », qui n’est pas sans évoquer le célèbre « Docteur Maboul ».
Pour être plus sérieux, on peut considérer que dans ce « débat », Pierre JOURDE n’a pas été laminé, mais on n’en était pas loin. Le pire moment est celui où, ayant dit (sans penser spécialement à son interlocutrice) que certains recrutements universitaires étaient « de connivence » dans la mouvance décoloniale-indigéniste, il a été sommé par la dame SOUMAHORO de prouver qu'il connaissait sa thèse (celle-ci étant supposée prouver qu'elle n'avait pas été recrutée par connivence). Il est alors clairement apparu que M. JOURDE n’en connaissait même pas le titre, de sorte qu’il s’est trouvé, dirait Rabelais, « un peu quinaud ». Il pouvait difficilement répondre qu’il n’est pas de coutume de chercher à savoir quelle est la thèse écrite par un docteur (et même une doctrice) avec qui on doit débattre de tout autre chose.
La façon de procéder de la dame SOUMAHORO a été, à ce moment comme pendant toute l’émission, tellement odieuse qu’elle ne s'est pas fait un ami de moi, ce qui m’a amené à écrire la page mentionnée plus haut. Sur le plan de l'argumentation, elle a soutenu mordicus deux arguments spécieux : il n'y a pas de censure associative car il n'est de censure que d'Etat ; les actes reprochés à des associations sont irréprochables, car fondés sur la Justice.
                                                                                                                Signature : RJ.

Notes
A venir



Création : 27 novembre 2020
Mise à jour :
Révision :
Auteur : Jacques Richard
Blog : Les Malheurs de Sophisme
Page : 118. Le dossier SOUMAHORO Pièce n° 2 (DDDD/1-S/2)
Lien : https://lesmalheursdesophisme.blogspot.com/2020/11/soumahoro-piece-2.html







jeudi 26 novembre 2020

104. Le dossier SOUMAHORO : Pièce n° 1 (DDDD/1-S/1)

Quelques remarques sur les interventions médiatiques et académiques de la dame SOUMAHORO


Classement : sommités intellectuelles d'époque ; décononialisme




DDDD
Direction de la défense du deuxième degré
2, rue de l’Escalier-à-une-marche
06 Menton

Officier traitant : RJ (DDDD/06)

DOSSIER n° 1 : SOUMAHORO, Maboula (alias : Docteur Maboula)
Sexe : féminin
Née le : 3 février 1976
À : Paris
Nationalités : française ; ivoirienne
Études supérieures : anglais (Créteil, Jussieu, Columbia)
Emploi actuel : maître de conférences, Université de Tours
Grades universitaires : licence ; master ; doctorat (2008 ; Université de Tours)
Autres diplômes : CAPES d’anglais
Caractéristiques psychologiques : arrogante ; dominatrice et sûre d’elle-même ; de mauvaise foi ; certaine d’incarner la Justice ; méprise ses contradicteurs
Caractéristiques idéologiques : néo-antiracisme ; racialisme ; afroféminisme ; décononialisme ; indigénisme ; intersectionnalisme ; autres « –ismes » encore à déterminer.

Pièce n° 1
Référence du témoignage :
*Alain Finkielkraut, « L’esprit de l’escalier », Causeur n° 74, décembre 2019, p. 40-41

Présentation :
Après avoir évoqué le cas de Roman Polanski, Alain Finkielkraut parle de l’émission sur LCI à laquelle il a participé avec Caroline de Haas, Maboula SOUMAHORO, etc.
Exaspéré par ses échanges avec DE HAAS, Alain Finkielkraut a fait une déclaration antiphrastique :« Je dis aux hommes « Violez les femmes », d’ailleurs je viole la mienne tous les soirs ». D’où réactions scandalisées de DE HAAS et autres intersectionnalistes.
Alain Finkielkraut passe ensuite à un autre sujet, toujours à propos de cette émission.

Témoignage concernant la dame SOUMAHORO, Maboula
« Cette indignation ridicule a dissimulé le vrai scandale qui s’est produit pendant l’émission. La chercheuse militante Maboula SOUMAHORO développant le thème hélas rebattu du racisme d’État, Francis Szpiner l’a interpellée vivement : « Il y a du racisme en France, mais je ne vous permets pas de dire que la France est un pays raciste. » Réponse de Maboula SOUMAHORO : "Je suis française comme vous, je fais ce que je veux, je dis ce que je veux." Je suis alors intervenu : "Vous êtes universitaire, vous n’êtes pas victime de la ségrégation, vous exercez dans ce pays. Ne pourriez-vous pas montrer un peu de gratitude ?" David PUJADAS me demandant de m’expliquer, j’ai précisé que j’étais moi-même un enfant de parent immigrés, que j’avais fait mes études à Paris, que j’avais pu enseigner à l’école Polytechnique et que j’étais reconnaissant d’avoir un accès direct par ma langue maternelle, à une littérature magnifique. Et j’ai demandé à Maboula SOUMAHORO pourquoi, quels que soient par ailleurs ses griefs, elle se refusait à dire merci. La représentante des écologistes Sandra REGOL a pris alors PUJADAS à témoin de l’insulte dont je venais e me rendre coupable. Le contraire de la gratitude, c’est le ressentiment, c’est la haine. Et la haine, nous a-t-on appris sur le plateau de LCI, est l’attitude désormais requise par l’antiracisme. Cette francophobie va triompher, prévient, avec un large sourire, Maboula SOUMAHORO : « Vous paniquez parce que votre monde est en train de finir. » J’aimerais que sa prédiction soit fausse. Mais vu le train où va l’Histoire, je n’y mettrais pas ma main au feu. »

Analyse de l'officier traitant
C’est bien sûr le point de vue d’Alain Finkielkraut, publié dans la revue notoirement « réactionnaire » qu’est Causeur. Mais il rapporte un élément intéressant qui donne du poids à son témoignage : une déclaration de Maboula SOUMAHORO 

« Vous paniquez parce que votre monde est en train de finir. », 

formule qu’elle a utilisée quasi textuellement en une occasion ultérieure (sur France Culture) à l’encontre du sieur JOURDE, Pierre (lien).
Par ailleurs, le portrait de SOUMAHORO qui se dégage de ce texte correspond tout à fait à ce que j’ai personnellement perçu à la radio : disciple (sans le savoir) de SCHOPENHAUER, elle est persuadée « d’avoir toujours raison ».
On remarquera aussi la phrase

« Je suis française comme vous, je fais ce que je veux, je dis ce que je veux. », 

qui reprend une thématique et une rhétorique chères à certains islamistes : « Nous sommes français, nous avons autant le droit que vous de définir l'identité de la France. », qui instrumentalisent de façon offensive une donnée purement juridique pour s'autoriser un droit illimité à l'expression de ses points de vue, sans tenir compte de ce que pensent ou ressentent ses interlocuteurs (qui sont, de facto, mis en situation d'infériorité par cette affirmation agressive d'égalité).
                                                                                                                Signature : RJ.

Notes
*Francis Szpiner (1954) :avocat (notamment contre Charlie Hebdo en 2006) ; maire LR du XVIème arrondissement depuis juin 2020
*Sandra Regol (?) : Secrétaire nationale adjointe et porte-parole d'Europe Écologie Les Verts
On peut se demander de quelle « insulte » Alain Finkielkraut s’est « rendu coupable » : sans doute de « demander à quelqu'un d’exprimer de la reconnaissance pour la France ».



Création : 26 novembre 2020
Mise à jour :
Révision :
Auteur : Jacques Richard
Blog : Les Malheurs de Sophisme
Page : 118. Le dossier SOUMAHORO Pièce n° 1 (DDDD/1-S/1)
Lien : https://lesmalheursdesophisme.blogspot.com/2020/11/le-dossier-soumahoro-piece-n-1.html







lundi 23 novembre 2020

103. Sur l'humour musulman

Quelques remarques sur des traits d’humour d’origine spécifiquement musulmane


Classement : 




On sait que l’humour caractérise la culture britannique traditionnelle ; il existe un « humour juif » bien connu ; l’humour français est souvent moins raffiné ; des journaux publiés dans certains pays musulmans pratiquent la caricature politique et l'humour populaire algérien est assez connu ; mais existe-t-il un humour spécifiquement musulman ?
J’analyserai quelques exemples qui ont des liens avec l'islam et avec l’humour.

Références
1) Marianne, janvier 2015, photographie de manifestants musulmans à Peshawar (Pakistan)
2) Causeur, novembre 2018, photographie d’une manifestante musulmane
3) France 3 Hauts de France, 14 novembre 2019, « Ils miment une rafale de kalachnikov devant un théâtre pendant un spectacle sur Charlie Hebdo » (lien)

1) Photographie : musulmans manifestant à Peshawar après l’attentat contre Charlie Hebdo (le 7 janvier 2015)


Il y a incontestablement un jeu de mots dans la formulation anglaise, fondé sur l’assonance (qui existe aussi en français) entre « heros » et « zeros ».
Si on examine le détail de l’affiche, on constate que la qualification de « zéros » s’applique à 4 personnes dont les photographies ont été rayées d’une croix rouge, dans lesquelles on pourrait reconnaître 4 des rédacteurs abattus le 7 janvier (notamment « Charb », Stéphane Charbonnier).
La qualification de « héros » s’applique à un individu cagoulé tenant une arme (une kalachnikov précisément) : un des frères K., auteurs du massacre.
Ce massacre est caractérisé sur une autre partie de l’affiche comme « a strong message » (un signal fort), ce qui pourrait à la rigueur passer pour de l’humour noir (fondé sur l’euphémisation du massacre en « message »).
En revanche, le jeu de mots sur « héros/zéros » n’est absolument pas humoristique, en raison de son caractère redondant avec le point de vue des manifestants. Il y aurait de l’humour si les héros étaient les rédacteurs abattus et les zéros les (ignobles) frères K.
L'allure des manifestants ne prête du reste pas à rire.

Ces traits d’« humour musulman » le rattachent à la tradition de l’ « humour totalitaire » (par exemple, les caricatures produites par les nazis au sujet des Juifs) : « humour » dans lequel les forts (ici, les amis des tueurs) se moquent sans aucune retenue des faibles (ici, les rédacteurs assassinés).

Noter en relation l’humour du fameux polygraphe Emmanul (et même très nul, je le qualifierais volontiers de « zéro ») Todd, qui considère l’islam comme « la religion des plus faibles » !

Dans le domaine de l'humour totalitaire, on peut aussi évoquer la musulmane Houria Bouteldja avec l'invention de la dénomination « souchiens » pour « Français de souche » ; la connotation de « souchiens » par « sous chiens » peut difficilement être évitée, quelles que soient les « intentions » que prétend avoir Mme Bouteldja. Par ailleurs, autre gag qu'elle a imaginé : poser en souriant aux éclats avec une pancarte « Les sionistes au Goulag » ; ce qu'on se marre ! (Elle ne les envoie pas à Auschwitz, mais c'est sans doute parce que, pour elle, le Goulag a une existence certaine).

2) Photographie : musulmane manifestant contre l’islamophobie à Paris en novembre 2019

(Il me semble bien avoir vu une photo antérieure de la même manifestante, arborant sa pancarte libellée: « Si je vous dérange, je vous invite à quitté mon pays ». La faute a ensuite été corrigée, mais pas à la perfection.)

Le trait d’humour réside dans la phrase : « Si je vous dérange [par le port du voile], je vous invite à quitter mon pays ».
Précisément l’humour consiste dans le retournement de l’injonction « de droite », éventuellement xénophobe, d’origine américaine : « This is our country. Love it or leave it ! ».(« Ceci est notre pays. Aimez-le ou quittez-le ! », dont le sens est ici librement transcrit en « Ceci est mon pays. Aimez-moi telle que je suis ou quittez-le ! »
Malgré l'apparence « bon enfant » de la scène (sans comparaison avec celle des six barbus de Peshawar), l’« invitation » de cette brave musulmane conserve la tonalité de menace et de rejet qui se trouve dans l’injonction américaine, et n’est finalement pas amusante du tout. Cela aurait été un peu moins menaçant, moins moqueur, à défaut d'être plus drôle, si elle avait écrit : .« Si je vous dérange, venez en discuter avec moi. » (Ce serait plus « inclusif »). 

3) Intervention artistique (novembre 2019)
Il s'agissait d'un spectacle fondé sur le texte de Charb Lettre aux escrocs de l'islamophobie qui font le jeu qui font le jeu des racistes. Des jeunes gens pleins d'humour ont donc apporté une contribution cocasse à ce spectacle. Rien ne prouve cependant qu'il s'agissait de musulmans.

Conclusion
Ces exemples me semblent montrer qu’il n’existe pas à l’heure actuelle d’humour spécifiquement musulman, un humour qui pratiquerait l'ironie envers les musulmans, voire les islamistes, plutôt que la moquerie envers des gens considérés comme des ennemis ou des adversaires.
Les musulmans sont d’ailleurs sur ce point en accord avec d’autres groupes militants, intersectionnels : toujours sérieux comme des papes !.



Création : 23 novembre 2020
Mise à jour : 28 novembre 2020 (intervention théâtrale, novembre 2019)
Révision :
Auteur : Jacques Richard
Blog : Les Malheurs de Sophisme
Page : 103. Sur l'humour musulman
Lien : hthttps://lesmalheursdesophisme.blogspot.com/2020/11/sur-lhumour-musulman.html







dimanche 22 novembre 2020

102. Anticommunisme, islamophobie, fascisme

Quelques remarques sur l’islamisme et le terrorisme islamiste


Classement :




Certains termes sont utilisés de façon particulière : de signification assez floue, quoique reliée à un sens fondamental facilement perceptible, ils visent surtout à disqualifier ou à discréditer un adversaire, voire à lui faire peur.
Aux États-Unis dans les années 1950, par exemple, le terme de « rouge » était largement utilisé pour amalgamer quelqu'un à l’horreur absolue qu’était le communisme pour beaucoup d’Américains (le mot contenait en fait une menace latente d’action non verbale).

« Islamophobie » / « anticommunisme »
L’accusation d’anticommunisme
Pendant plusieurs décennies, les communistes français ont utilisé les termes « anticommunisme » et « anticommuniste » (parfois augmenté d’un qualificatif : « primaire », « viscéral ») pour qualifier certains de leurs adversaires, pas tous ceux qui étaient en désaccord avec le communisme, seulement ceux qui franchissaient certaines limites : parler des « camps soviétiques » notamment, ou d’une façon générale, de la répression, de la police politique ; de la famine survenue en Ukraine dans les années 1930 ; etc. Si on se limitait à des critiques abstraites, on pouvait éviter de tomber sous le coup de l’accusation d’« anticommunisme ». Cette accusation faisait de sa victime un individu douteux, vendu à des intérêts occultes (les services secrets américains), infréquentable par les communistes et par leurs sympathisants, ainsi que par « les gens honnêtes », qui ne voulaient pas se mettre mal avec eux. L’usage du terme a survécu à la déstalinisation de 1956, alors même que Khrouchtchev avait reconnu l’ampleur de la répression à l’époque stalinienne. Mais dans les années 1970, la répression brejnévienne, quoique incomparable à celle de l’époque stalinienne, ne devait pas non plus être évoquée de façon trop claire. La puissance du terme s’est affaiblie au cours de cette décennie : de plus en plus de gens l’assumaient désormais sans difficulté, ou s’en faisaient un honneur. Par exemple, Jean-François Revel. Mais la gauche non communiste, soucieuse de l’alliance entre le PS et le PCF, y était encore sensible (cf. l’affaire Soljenitsyne à Apostrophes en 1976). L’usage a cessé dans les années 1980, alors que l’URSS était en train de sombrer en Afghanistan puis en Europe.
Quelle signification avait-il ? « Anticommuniste » n’était pas synonyme de « opposé au communisme » (les communistes français acceptaient que dans un pays occidental, tout le monde n’adhère pas à leurs points de vue), mais « opposé au communisme de façon inacceptable pour les communistes » ; il correspondait à une sorte de pouvoir idéologique que détenaient alors les communistes dans la société française, fondée sur leur ancrage ouvrier, mais aussi sur leur influence dans les milieux intellectuels et universitaires.

L’accusation d’islamophobie
Depuis quelques années (indépendamment d’usage antérieurs plus ou moins lointains), les termes « islamophobie » et « islamophobe » est utilisé par des membres d’organisations islamistes (c'est-à-dire d’organisation politiques liées à une certaine vision et instrumentalisation de la religion musulmane) pour « stigmatiser » un certains nombres de gens comme des adversaires, voire des ennemis.Une organisation s’est même explicitement spécialisée dans la lutte contre l’islamophobie : le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) de Marwan Muhammad.
Comme avec « anticommunisme », il s’agit de discréditer la personne désignée comme « islamophobe ».Sur quoi se fonde le pouvoir de discrédit du mot « islamophobie » ? Principalement sur le fait qu’il contient de façon non explicite, mais effective, une accusation de « racisme », assez curieuse, puisqu’il n’est pas question de « race » ; parfois cette accusation est explicite dans la formule, « raciste et islamophobe », dont la signification réelle est « raciste parce qu’islamophobe ». Or qui dit « raciste » dit « extrême droite », donc l’islamophobe est (subrepticement, parfois explicitement) amalgamé à l’extrême droite, au « fascisme ».

Le champ d’application du mot « islamophobie » est plus vaste que celui d’ « anticommunisme » : seuls ceux qui disent du bien de l’islam et ceux qui n’en disent rien (et qui n’en pensent pas plus), peuvent y échapper. D’autre part, le mot « islamophobie » est utilisé par toutes sortes de gens qui ne sont ni islamistes, ni même musulmans ; un nombre assez élevé de journalistes ou d’hommes politiques l’utilisent désormais sans y prêter plus d’attention (sans peut-être lui donner subjectivement de connotation raciste), ce qui accroit notablement son pouvoir de nuisance.
Les actes relevant de l’incrimination d’ « islamophobie »
Contrairement à « anticommunisme », qui ne visait que des adversaires « non récupérables » du communisme, le mot « islamophobie » est applicable à toutes sortes de pratiques, qui peuvent être anodines ou extrêmement graves : toute expression d’une réserve sur l’islam peut être taxée d’islamophobe ; ainsi que des faits plus « graves » d’ordre idéologique (dire que « l’islam est la religion la plus con du monde ») ; des infractions d’ordre délictuel (mettre du jambon dans la boîte aux lettres d’une mosquée ; se moquer de ou insulter un ou une musulmane) ou criminels (dégrader matériellement une mosquée ; agresser physiquement un ou une musulmane ; tirer à la kalachnikov sur une groupe de musulmans ou se servir d’un camion pour écrabouiller un groupe de musulmans) ; des infractions d’ordre « théologique », non reconnues comme telles en France (dessiner de façon moqueuse ou vulgaire le prophète Mahomet, alors que la religion musulmane en interdit la représentation).
Le regroupement de tous ces faits dans la catégorie « islamophobie » permet de tout amalgamer avec ce qui est potentiellement le plus grave (tirer à la kalachnikov, utiliser un camion-bélier), ce qui est d’autant plus intéressant que des faits aussi graves ne sont jamais survenus en France à l’encontre de groupes (spécifiques) de musulmans.En quelque sorte, celui qui dit « Ouais, l’islam, moi, c’est pas mon truc » peut être qualifié d’« islamophobe », tout comme celui qui entrerait dans une mosquée et abattrait les personnes présentes (ce qui ne s’est jamais produit en France, plaise à Dieu qu’il en aille toujours de même !).
Cet amalgame est évidemment absurde : il y aurait lieu de nuancer entre les positions de chaque non musulman envers l’islam. Le mot « islamophobie » évite toute nuance. Cela lui donne une grande facilité d’emploi.

Lutte contre l’islamophobie et violence terroriste
Il existe une grande différence entre « anticommunisme » et « islamophobie » :c’est que dans le cas de la France et des autres pays occidentaux, la dénonciation par les communistes de l’ « anticommunisme » d’une personne était purement idéologique et rhétorique (il n’en allait pas de même en URSS et dans les démocraties populaires). Cela pouvait avoir des effets sociaux, mais, a priori, « il n’y avait pas mort d’homme ».
En revanche, la lutte contre l’ « islamophobie » comporte un volet violent, que certains qualifient de « terroriste ».
Le cas emblématique est l’attentat du 7 janvier 2015 contre la rédaction de Charlie Hebdo, organe de presse qui depuis au moins une dizaine d’années, était considéré comme un phare de l’ « islamophobie » en France, voire dans le monde entier. Le reproche fait à Charlie Hebdo était d’avoir représenté à plusieurs reprises le prophète Mahomet et d’avoir fait (ou eu l’intention de faire) de l’humour à son sujet ; dans certains cas, on avait affaire à des représentations que le fameux sociologue Emmanul Todd a qualifié d’ « obscènes ». Plusieurs personnes ont été « exécutées » par les abjects frères K. pour ces raisons.
Il y a eu de nombreux autres attentats (depuis 2012, année de la virée meurtrière de l’ignoble M. M., « Qu’il soit Maudit »), dans lesquels l’« islamophobie » des victimes est moins avérée : rien ne prouve que le père Jacques Hamel, que les fidèles de la cathédrale de Nice, que les promeneurs du 14 juillet 2016 à Nice, que les spectateurs du Bataclan aient été « islamophobes ». Leur « islamophobie » est en quelque sorte métonymique : la France est un pays « islamophobe », donc toute personne se trouvant en France doit l’être. Le fait d’être des chrétiens a sans doute accentué la « culpabilité » des victimes de la cathédrale de Nice et de Saint-Etienne-du-Rouvray, en vertu d’une analyse islamo-terroriste selon laquelle « chrétien = croisé ».
Avec la décapitation du professeur Samuel Paty par une crapule tchétchène, l’islamo-terrorismes est revenu à la lutte pure et dure contre l’ « islamophobie » :

Les conséquences du terrorisme islamiste
Quels que soit leurs motifs, la répétition des attentats produit évidemment un effet plutôt négatif, incite au minimum à la prudence ; cela amène les gens à réfléchir à deux fois avant de dire ou d’écrire quoi que ce soit au sujet de ou en rapport avec l’islam (« Vous pouviez vous exprimer librement sur tout, à condition de ne pas parler de l’islam, de l’islamisme, de la religion musulmane, de ne pas douter que « l’islam soit une religion d’amour et de paix », et qu’Erdogan soit le démocrate le plus sincère du monde ».)
En conséquence, il me semble que les terroristes islamistes sont objectivement des soutiens à la « lutte contre l’islamophobie » menée par les organisations islamistes légales, notamment par le CCIF.
En disant cela, je n’accuse pas le CCIF ni les autres organisations islamistes légales d’avoir le moindre lien organisationnel avec les cellules ou réseaux terroristes d’Al Qaida ou de Daech. Je pense simplement qu’elles tirent profit des actions terroristes pour promouvoir leurs « petites boutiques antiracistes ».
Lorsque M. Marwan Muhammad proclame que « les musulmans sont aussi qualifiés que tous autres pour définir l’identité de la France » (ou quelque chose d’approchant), l’arrière-plan des attentats donne à ses paroles un poids bien supérieur. De même, lorsque quelqu'un dit « Je suis contre les attentats, mais ils n’auraient pas dû faire des caricature du prophète », cela rappelle que la menace d’un attentat existe toujours pour le « contrevenant » futur, qu’il faut tout de même tenir compte des terroristes et ne pas se mettre en infraction vis-à-vis de l’islam.
Du reste, les islamistes et même la plupart des musulmans, évitent de trop s’engager dans la voie de la condamnation des attentats. La raison est qu’il y a chez nombre de musulmans une certaine fascination pour leurs auteurs, et que ce groupe fait peser une menace de réaction sur les simples musulmans (avec qui ils sont liés par des liens quotidiens) mais aussi sur les islamistes dont l’influence repose sur une certaine radicalité rhétorique (même ceux qui subjectivement sont réellement opposés au terrorisme).
Cette faiblesse de la réaction des islamistes par rapport au terrorisme est confortée par l’attitude de certains milieux non musulmans qui en rajoutent dans la lutte contre l’islamophobie, voire dans une certaine « justification » du terrorisme (pétition Badiou-Ernaux établissant un lien entre ce terrorisme et la politique étrangère française ; non pas qu’il n’y ait pas un tel lien, mais alors, il faudrait demander des comptes au gouvernement français et non pas diffuser une pétition aux effets confusionnistes, justifiant objectivement des attaques par exemple contre des fidèles catholiques, opération totalement inepte par rapport à des enjeux géostratégiques, sans parler de son abjection morale.

Islamisme et fascisme
L’idée exprimée par Mme Autain, Clémentine, que « la France est dans une situation préfasciste » signifie que, selon elle, les musulmans vivant actuellement en France sont menacés dans un proche avenir par des « ratonnades » venant de milieux islamophobes d’extrême droite (avec la complicité du gouvernement et d'une bonne part de la population). Un certain nombre de militantS islamophiles présentent les musulmans vivant actuellement en France comme se trouvant dans la situation des Juifs en France dans les années 1930.
En réalité, s'il existe un phénomène « fasciste » en France, il réside dans l’association objective entre les revendications islamistes légales et la perpétration d’une violence terroriste islamiste.
Le soutien objectif (indépendant de toute complicité avérée) du terrorisme islamiste à l’islamisme permet en effet d’établir une analogie entre la situation actuelle dans les pays d’Europe occidentale, surtout en France, et la période des débuts du fascisme en Italie, à l’époque antérieure à la prise du pouvoir où les commandos fascistes exerçaient une violence quotidienne à l’’encontre des syndicats, des maisons du peuple, etc.
Mais les commandos fascistes, les commandos de squadristi, étaient une composante (illégale, mais pas du tout clandestine), du parti fasciste ; en réduisant à néant la capacité de réaction de la gauche, ils ont permis d’imposer à la droite plus ou moins complice l’accession au pouvoir de Mussolini en 1922 (les SA ont joué un rôle analogue en Allemagne, mais l'idéologie a joué un beaucoup plus grand rôle en Allemagne qu'en Italie).
La violence islamiste (qui s’exerce aussi à travers les « manifestations » (vociférantes) de « musulmans indignés » au Pakistan et en d’autres lieux plus éloignés) n’amènera évidemment pas un « parti islamiste » (qui n'existe pas) au pouvoir après une « Marche sur Paris », mais elle permet dès maintenant d’imposer une emprise islamiste sur l’espace médiatique en restreignant la « liberté d’expression » : interdiction de facto des « caricatures de Mahomet », par exemple (puisqu’il existe une de facto une menace de mort non négligeable, comme le montre le cas de Samuel Paty, dont l’intervention n’était pas pourtant même pas antimusulmane).

Conclusion : perspectives de l'emprise islamiste sur le champ médiatique
Jusqu’à quel point ce contrôle de la « liberté d’expression » peut-il s’exercer ? Il peut être très élevé dans les salles de classe, à l’encontre d’énoncés considérés comme « antimusulmans » (théorie de l’évolution, par exemple). Dans la société française, telle qu’elle est actuellement, il ne parait pas possible que les islamistes arrivent à « interdire de facto » la présence de la théorie de l’évolution, ou même l’expression de l’athéisme. Sur ce dernier point, on peut cependant avoir des doutes.
Est-ce que l’expression de l’athéisme n’en viendra pas à être considérée comme une « provocation inutile » par des « gens de gauche » « responsables » ?
Est-ce que la gauche islamophile ne pourrait pas en venir à dire : « Qui a besoin de dire « Dieu n’existe pas ! » ? D’ailleurs en est-on bien sûr ? »). Et que se passerait-il si les terroristes revendiquaient lors de leurs attentats l’abrogation des lois « islamophobes » (celle de 2010 sur la bourka et celle de 2004 sur les signes religieux à l’école) ?



Création : 22 novembre 2020
Mise à jour :
Révision : 23 novembre 2020
Auteur : Jacques Richard
Blog : Les Malheurs de Sophisme
Page : 102. Anticommunisme, islamophobie, fascisme
Lien : https://lesmalheursdesophisme.blogspot.com/2020/11/anticommunisme-islamophobie-fascisme.html








mercredi 11 novembre 2020

101. Les erreurs élémentaires de l'antispécisme

Quelques remarques sur un lieu commun antispéciste


Classement : antispécisme




Un des lieux communs de la littérature médiatique sur la question des relations homme-animaux est que, plus on fait des recherches sur les animaux, moins on croit qu’il existe un « propre de l’homme » », plus il est « difficile de tracer la limite entre l’homme (l’espèce humaine) et les animaux.
Certains tirent de ces analyses sommaires des conclusions drastiques : l’homme « est un animal comme les autres », « n’est pas supérieur aux autres animaux », « n’a aucun droit sur les animaux », notamment ceux de les élever, d’exploiter leurs productions (laine, œufs…), de les utiliser (animaux de compagnie, chevaux de course, chiens d’aveugle…), de les abattre pour manger leur viande.
 
Quelques performances animales
Les recherches sur les animaux ont établi par exemple, que les corbeaux conceptualisent le nombre 3 (à moins que ce soit 17) et que les chimpanzés peuvent exprimer des idées grâce à la langue des signes (enfin, disons que un chimpanzé a réussi, au terme de 12 ans d’apprentissage, à connaître deux ou trois signes, ou peut-être 19, et à s’en servir pour « dialoguer » avec son coach, qui est donc loin d’avoir perdu son temps !
 
Ces découvertes sont tout à fait intéressantes, mais ne constitue pas une preuve validant les « conclusions drastiques » énoncées plus haut. Le fait que les corbeaux conceptualisent le nombre 3 ne signifie pas qu’ils disposent d’un « trait humain », qu’ils remettraient en cause la barrière entre l’homme et le corbeau. Cela signifie que leur « nature de corbeau » inclut ce trait (pouvoir compter jusqu’à 3) et que la « nature humaine » inclut le même trait. Point commun !
Il est clair depuis longtemps que les animaux sont doués (comme l’homme) de sensibilité et qu’ils sont affectés par la souffrance ; qu’ils sont dotés d’une certaine capacité conceptuelle : tout laisse penser qu’un chat ou un chien domestiques peuvent conceptualiser les notions de « homme » (par opposition à « chat », « chien »), « homme qui est mon maître », « homme qui n’est pas mon maître » (en revanche, je ne suis pas sûr qu’ils conceptualisent la différence entre « homme mâle » et « homme femelle ») ; même les vaches et les poules doivent avoir dans la tête les concepts appropriés à leur situation. Qu’en est-il des araignées et des vers de terre ? C’est plus difficile à évaluer (mais leur sensibilité à la souffrance est certaine).
 
J’irai même plus loin : de même que l’homme est le développement évolutif d’une branche des primates, rien n’empêche en théorie qu’un processus identique commence (ou ait déjà commencé) pour une autre branche du monde animal ; et que dans quelques centaines de milliers d’années, il existe sur la Terre une autre espèce aussi intelligente et habile que l’homme (mais pas interféconde). En théorie, parce que l’emprise de l’homme sur la terre est à l’heure actuelle si forte (si violente) qu’il y a peu de place pour le développement d’un processus évolutif extérieur à l’homme.
 
Quelques performances humaines
Cela n’abolit pas la barrière intellectuelle entre l’homme et les autres espèces animales, sans parler de de la barrière biologique (non interfécondité, qui n’est pas une « construction sociale »). Il n’y a peut-être pas de « propre de l’homme », mais l’homme dispose de « traits caractéristiques » par centaines ou par milliers, et il peut pousser chacun d’eux à des niveaux inaccessibles aux animaux (par exemple : compter jusqu’à un milliard, additionner (avec ou sans calculette) 175 013 et 233 404, savoir que 3 et 17, ainsi que 19, sont des nombres premiers, extraire des racines carrées (ce qui, comme l’a dit Pagnol, est plus difficile de d’extraire les racines d’arbre), comprendre ce qu’est un logarithme, etc. ; imaginer et exprimer des idées telles que « les animaux ne sont en rien supérieurs aux hommes » ou « les animaux n’ont aucun droit sur l’homme », etc., etc.).
 
L’homme est supérieur aux animaux, bien qu’il ne soit pas toujours le plus « fort »
C’est un fait que « l’homme est supérieur aux animaux » ; cela ne veut pas dire qu’un homme (individu) soit supérieur à tout animal dans n’importe quelle situation ; mais que l’homme (espèce) l’est (plus intelligente ; plus habile). 
Cette supériorité n’est évidemment pas morale, elle est injuste, et peut même être funeste ; telle qu’elle est mise en pratique depuis quelques décennies, elle a pour résultat une dégradation rapide du monde animal et du monde végétal qui pourrait à terme être nuisible à l’homme lui-même. Cela peut être rapproché du fait que la supériorité intellectuelle et technique d’un groupe humain par rapport à d’autres groupes humains peut avoir des effets gravement négatifs sur ces derniers.
 
L’homme a tous les droits sur les animaux, y compris le droit de limiter ses droits.
De cette supériorité, il résulte que « l’homme a tous les droits sur les animaux » et que « les animaux n’ont aucun droit ».
L’erreur est d’introduire de la morale ou de la métaphysique, de dire (plaintivement ou agressivement) que « l’homme n’a aucun droit sur les animaux » ou que « il faut respecter les droits des animaux ». Comment pourrait-on respecter ce qui n’existe pas, en dehors du cerveau d’un certain nombre d’activistes ? Sur quoi se fondent de telles assertions ? C’est aussi inepte qu’un colon israélien proclamant sans rire : « Je suis ici, j’y resterai et je mettrai le pays à feu et à sang parce que cette terre nous a été donnée par Dieu ».
La seule chose que l’on puisse penser raisonnablement à propos des relations entre les hommes et les animaux est que « l’homme peut et doit s’imposer des règles dans ses relations avec les animaux » : interdire ou limiter la consommation de viande ; interdire ou limiter la chasse, la pêche, etc. Que ce soit pour des raisons environnementales (c'est-à-dire pour préserver l’environnement de l’espèce humaine) ou pour des raisons « animalitaires » (parce qu’on n’aime pas la souffrance des animaux, du moins celle qui est infligée par des hommes ; cela me rappelle le film de Buñuel, La Voie lactée, où est citée la décision d’un ancien concile, selon laquelle c’est un péché que de ne pas manger de viande pour des raisons animalitaires, mais ce n’est pas un péché si le but est de se mortifier devant Dieu).
Mais la limitation (voire l’interdiction) de la chasse ne relève pas des « droits des animaux », mais du droit des hommes à s'imposer des limites ; elle ne peut ni être imaginée, ni être mise en pratique par les animaux qui en bénéficient : seuls des hommes peuvent l’imaginer, la décider et l’appliquer (c'est-à-dire se donner les moyens de surveiller les zones, espèces et époques concernées et de punir les contrevenants).
 
Conclusion
Il résulte de tout cela qu’il est parfaitement légitime pour un homme (individu) de s’interdire la consommation de viande ou la chasse, mais que celles-ci étant autorisées, il est parfaitement illégitime qu’il s'autorise à agir de façon violente contre ceux qui ne se l’interdisent pas, et totalement inepte qu’il soit autorisé par des journalistes en quête de sensations fortes à proférer dans le poste des énoncés comme « Bouchers = assassins » et « C’est un problème fondamental de justice ».



Création : 11 novembre 2020
Mise à jour :
Révision :
Auteur : Jacques Richard
Blog : Les Malheurs de Sophisme
Page : 101. Les erreurs élémentaires de l'antispécisme
Lien : https://lesmalheursdesophisme.blogspot.com/2020/11/les-erreurs-elementaires-de.html








mardi 10 novembre 2020

100. Dans le Code noir, y'a du bon !

Quelques remarques probablement infondées sur le Code noir et la mauvaise réputation qu’il a dans la clique décolonialiste


Classement :




Références
*« Edit du Roi Touchant la Discipline des Esclaves Nègres des Isles de l'Amérique Française, donné à Versailles au mois de mars 1685 », publié dans Recueil d’édits, déclarations et arrests de Sa Majesté concernant l’administration de la Justice & la Police des Colonies françaises de l’Amérique, & les Engagés, Paris, MDCCXLIV (1744), page 81 et suivantes.
Cet ouvrage est disponible sur le site Gallica (lien, vue 79 et suivantes).

Item, deux pages publiées dans mon blog Questions d’histoire :
*L'affaire Colbert Défense sur la forme (lien)
*Sur un mensonge des décoloniaux, de leurs compagnons de route et autres idiots inutiles (lien)
 
Commentaire
Les groupuscules décoloniaux, déconoliaux, indigénistes, racialistes, leurs compagnons de route et autres idiots inutiles (DIRCRI+), disent beaucoup de mal de ce qu’ils appellent, de façon stéréotypée, voire pavlovienne, « le Code noir », c'est-à-dire, en réalité, l’« Edit du Roi Touchant la Discipline des Esclaves Nègres des Isles de l'Amérique Française, donné à Versailles au mois de mars 1685 », qu’ils attribuent malignement à « Colbert », alors que celui-ci, le célèbre ministre de Louis XIV, était mort en septembre 1683.
 
Cela prouve que ce texte qu’ils dénoncent de façon répétitive et outrancière, à tout bout de champ et jamais à propos, ils ne l’ont pas lu, car s’ils l’avaient lu, ils auraient certainement été intéressés par l’article 1 de cet édit, qui énonce : « Voulons & entendons que l’Edit du feu Roi de glorieuse mémoire, notre très-honoré Seigneur & Père du 23 Avril 1615, soit exécuté dans nos Isles ; ce faisant, enjoignons à tous nos Officiers de chasser hors de nos Isles tous les Juifs qui y ont établi leur résidence, ausquels, comme aux ennemis déclarés du nom Chrétien, nous commandons d’en sortir dans trois mois, à compter du jour de la publication des Présentes, à peine de confiscation de corps & de biens. ».
En résumé, il s’agissait de faire des colonies françaises des Antilles des territoires judenrein (comme l’était du reste, en principe*, le royaume de France).
 
Cette décision de « chasser »* « tous les Juifs » : les anticolonialistes antisionistes qu’ils sont, est-ce qu’elle ne pourrait pas les amener pas à penser que :
« DANS LE CODE NOIR, QUAND MÊME, Y’A DU BON ! »* .

Notes
* « chasser » : ici, ce mot signifie seulement « expulser ».
*les Juifs avaient été chassés du royaume par un édit du XIVème siècle ; mais par la suite, le royaume a intégré des territoires où les Juifs étaient autorisés à résider (notamment l'Alsace), et l'édit ne leur a pas été appliqué
* « y’a du bon » : c’est du second degré, en ce qui me concerne ; je n’ai aucune sympathie pour l’article premier de l’édit de mars 1685. Pour ce qui est des DIRCRI+, je ne sais pas.



Création : 10 novembre 2020
Mise à jour : 17 novembre 2020 (les Juifs dans le royaume de France)
Révision :
Auteur : Jacques Richard
Blog : Les Malheurs de Sophisme
Page : 100. Dans le Code noir, y'a du bon !
Lien : https://lesmalheursdesophisme.blogspot.com/2020/11/dans-le-code-noir-ya-du-bon.html