lundi 1 octobre 2018

46. Guillaume Erner, les livres et les bouquins

A propos d’une remarque de Guillaume Erner sur les bibliothèques universitaires françaises et américaines


Classement :




Référence
*Guillaume Erner, « Les étudiants cuisinés à la sauce mépris », Charlie Hebdo n° 1341, 4 avril 2018, page 7

L’auteur
Né en 1968; Docteur en sciences sociales, animateur des Matins de France Culture, chroniqueur à Charlie Hebdo depuis 2015.

Document 1 : Guillaume Erner à propos des bibliothèques universitaires françaises et américaines
Je cite le début de l’article :
« Si vous pensez que l’université française est pauvre, c’est que vous n’êtes jamais allé dans une faculté américaine. Parce que si tel était le cas, vous sauriez que nos établissements ne sont pas pauvres, mais misérables. A la base, il y a un problème de budget : un étudiant français « coûte » de huit à dix fois moins cher que son camarade américain. Et cela se voit : le test comparatif de deux bibliothèques universitaires ne laisse aucun doute sur ce point. Aux Etats-Unis, dans la plus humble des facs, des milliers de livres, en accès libre. En France, des poignées de bouquins qui se battent en duel, qu’il faut réclamer à un guichet. ».

Document 2 : photographies d’une bibliothèque universitaire française
Il s’agit de la BU Lettres de l’université de Nantes, photos prises le 11 avril 2018 :
1) salle 21 (une des quatre grandes salles de cette bibliothèque, celle consacrée à l'histoire)

2) revues en accès libre.

Analyse
Ces deux photos démentent la phrase d’Erner « En France, des poignées de bouquins qui se battent en duel, qu’il faut réclamer à un guichet » : dans la BU d’une université moyenne, on trouve des centaines de livres consacrés à la discipline « histoire » et des dizaines de revues en accès libre.
Ajoutons qu’à l’université de Nantes, il y a aussi une bibliothèque de section d'Histoire qui offre d’autres centaines d’ouvrages en accès libre (mais dans un espace moins confortable? plus restreint).
Quant aux autres sections, elles bénéficient aussi de rayonnages raisonnablement garnis.
Pour ce que j’en sais, il en va de même dans les autres universités.

Commentaire
Erner a donc écrit une sottise sur les BU françaises ; ce qu’il évoque, c’est la bibliothèque d’une école primaire des années 1950 ou la « bibliothèque de classe » d’une classe de lycée dans les années 1960 (deux choses que j’ai personnellement connues) : pas une bibliothèque actuelle de collège ou de lycée, et bien entendu pas une bibliothèque universitaire actuelle.
Il est possible que les BU françaises soient en moyenne moins dotées que les BU américaines ; mais de là à présenter cet écart en des termes aussi ineptes…
Quel but recherche Erner en énonçant de telles âneries dans Charlie Hebdo ?

Note 1
Du reste, est-ce qu’un étudiant américain coûte vraiment dix fois plus cher qu’un étudiant américain ? (Notons que son admiration inconditionnelle pour les Etats-Unis, où il voit « des livres » alors qu’en France, il ne voit que « des bouquins », l’amène à omettre un détail : l’endettement massif des étudiants américains).
Note 2
Erner dira peut-être pour sa défense que l’université de Nantes n’est pas « la plus humble des facs » françaises. Dans ce cas, il lui revient de prouver qu’il existe en France des BU où on ne trouve que « des poignées de bouquins qui se battent en duel, qu’il faut réclamer à un guichet » !



Création : 1° octobre 2018
Mise à jour :
Révision :
Auteur : Jacques Richard
Blog : Les Malheurs de Sophisme
Page : 46. Guillaume Erner, les livres et les bouquins
Lien : http://lesmalheursdesophisme.blogspot.com/2018/10/guillaume-erner-les-livres-et-les.html







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