lundi 11 décembre 2017

30. Les médias et le rapport PIRLS 2016

Quelques remarques à propos du rapport PIRLS 2016, publié en décembre 2017




Classement : rapports internationaux sur l'éducation ; rapports PIRLS




Référence
*Études et statistiques de la Depp, « PIRLS 2016 - Évaluation internationale des élèves de CM1 en compréhension de l'écrit - Évolution des performances sur quinze ans », Note d'information n° 17.24, décembre 2017 (lien)
*Journaux de France Culture, France Inter

Présentation
Le rapport PIRLS 2016 a donné, comme à chaque « rapport » international, à une avalanche de commentaires plus ou moins appropriés, insistant lourdement sur le rang de la France (34ème sur 50, wah !!!) de façon généralement catastrophiste.
Qu’en est-il en réalité ? Quelles sont les performances réelles de la France et leur évolution ?
Je cite une partie du texte de l’étude mentionnée ci-dessus, qui fournit des données un peu plus objectives (si on admet l'objectivité de l'enquête).
Note
*PIRLS : 
En vo : Progress in International Reading Literacy (Le progrès dans la capacité internationale de lecture)
En vf : Programme international de recherche en lecture scolaire)

Texte
« L’étude internationale PIRLS 2016 mesure les performances en compréhension de l’écrit des élèves en fin de quatrième année de scolarité obligatoire (CM1 pour la France).
Avec un score de 511 points, la France se situe au-delà de la moyenne internationale (500 points) mais en deçà de la moyenne européenne (540 points) et de celle de l'OCDE (541 points).
Depuis PIRLS 2001, la performance globale française baisse progressivement à chaque évaluation. En 2016, l’écart est significatif et représente - 14 points sur la période de quinze ans.
Les performances basées sur la compréhension de textes informatifs baissent davantage (- 22 points) que celles des textes narratifs (- 6 points).
Les processus de compréhension les plus complexes (Interpréter et Apprécier) baissent davantage (- 21 points) que les plus simples (Prélever et Inférer, - 8 points). »

Analyse et commentaire
Si nous faisons des calculs en pourcentage, l’écart de 30 points entre la moyenne de la France (511) et la moyenne européenne (541) représente un écart de 5, 55 %.
N’est-il pas alors surprenant d’entendre parler de « catastrophe » (France Culture), de « résultats en chute libre » (France Inter) ?
En ce qui concerne l’évolution de 2011 à 2016, la France est passée de 525 à 511, soit une chute de 2,6 %. Peut-on alors parler d’un écart « significatif » ?
Il y certes une baisse tendancielle. Mais tout ça n’a rien à voir avec ce qui est dit dans les médias, dont la posture est, dans ce domaine, non pas d’information, mais d’imprécation.

Conclusion
Ce rapport PIRLS nécessiterait donc un traitement médiatique plus convenable, moins décliniste.
D’ailleurs, quand on voit que le « premier » est la Russie, on peut se demander à bon droit comment cette étude a été faite ! Mais il semble qu’aucun journaliste ne s’interroge sur le résultat si mirifique d’un pays où le système d’enseignement public n’a pas été à la fête ces vingt dernières années.



Création : 11 décembre 2017
Mise à jour :
Révision :
Auteur : Jacques Richard
Blog : Les Malheurs de Sophisme
Page : 30. Les médias et le rapport PIRLS 2016
Lien : http://lesmalheursdesophisme.blogspot.fr/2017/12/les-medias-et-le-rapport-pirls-2016.html








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